Saint-Donat, une histoire en peinture

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Le 18 septembre dernier avait lieu, au Club de Golf de Saint-Donat, le lancement du livre “Saint-Donat et sa région en peinture”. On retrouve dans cet ouvrage 48 reproductions de 24 peintres qui ont exprimé, à travers leur art, leur vision de la vie à Saint-Donat. Les paysages, la culture, des scènes de la vie quotidienne ont été représentés de différentes manières et toujours avec beaucoup de talent.

Quant à moi, j’ai eu l’honneur de tracer en première partie les grandes lignes de l’évolution de notre communauté. J’y ai parlé des Amérindiens, des premiers colons, de l’exploitation des ressources naturelles, du tourisme et de la culture. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire ce travail, et j’estime que ce fut un heureux jumelage que celui de la peinture et de l’histoire. Ce volume s’avérera sûrement un excellent véhicule promotionnel pour Saint-Donat et la région.

Ce qui m’amène à vous parler de la nécessité de doter un jour Saint-Donat non seulement d’outils, mais également d’infrastructure permanente en patrimoine. Je vous réfère ici aux articles de janvier, février et mars dernier où j’énumérais, sous forme d’exemples concrets, ce que l’histoire peut apporter comme moyen récréotouristique et acquisition de connaissance à une communauté.
Cet été, nous avons eu un très bel exemple avec le 350e anniversaire de Montréal. L’emphase mise sur le patrimoine de Montréal a faire connaître davantage cette ville et surtout attirer bon nombre de visiteurs. Ce qui, pour nous, entre autres, on ne peut se le cacher, nous a fait mal au point de vue achalandage, touristique. Bien sûr, la température peu clémente et la récession étaient de la partie.
Mais pour l’été 1992, quelques endroits au Québec ont su s’en tirer très bien. Pour n’en nommer que deux, soulignons le village d’Émilie et Havre St-Piere (Ïles Mingan). Ce qu’ils ont en commun : les paysages, la nature, l’histoire et surtout ce qui chapeaute tout cela, ces équipements d’accueil, c’est-à-dire un Centre d’animation et d’interprétation sur les ressources naturelles et patrimoniales de l’endroit.

La concurrence. Je crois sincèrement qu’un jour ou l’autre, nous devrons nous doter d’infrastructure semblable dans le domaine du patrimoine si nous voulons faire face à la concurrence, et ainsi accueillir cette nouvelle clientèle qui se développe rapidement au Québec. Des équipements de ce genre permettent : 1. De prolonger le séjour des villégiateurs en leur offrant une activité complémentaire ; 2. De combler des périodes d’activités à l’extérieur lorsque la température ne le permet pas ; 3. D’apporter beaucoup à notre communauté et là, je pense, aux étudiants qui peuvent y voir un bon moyen d’apprentissage à la géographie et à l’histoire de Saint-Donat ; 4. Enfin servir de forfaits culturels à nos lieux d’hébergements.

Le livre d’art pour moi n’est qu’un jalon qui nous permettra d’aller plus loin dans l’exploitation de cette ressource qu’est notre patrimoine et la culture. Je tiens à féliciter tout particulièrement le Conseil municipal de Saint-Donat pour cette belle initiative qui vient, en quelque sorte, concrétiser et confirmer le potentiel patrimonial et culturel de Saint-Donat.

Note : Dans l’article du mois précédent sur le magasin Thibault, deux corrections à apporter. La première est que Pit Charbonneau a été propriétaire du magasin Thibault et non locataire ; la seconde : Ovila Villeneuve a vendu son magasin à Rosaire Villeneuve qui n’est pas son fils. Aussi, je profite de l’occasion pour vous rappeler que vos commentaires sur mes articles, quels qu’ils soient, sont les bienvenus. Vous pouvez les adresser au Journal à mon attention ou me joindre par téléphone au numéro suivant : (819) 424-3720.

Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Octobre 1992