Sauvetage d’un voisin Charbonneau aux environs de 1930

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Au pied du rapide, sied le vieux Charbonneau

Youssouf et ses garçons patrouillaient les alentours, pour le travail, la culture et ses récoltes, les produits de la forêt, la pêche ou la chasse. Faisant fi du déchainement des éléments, comme la pluie, les rayons stridents du soleil, la neige ou les grands vents, et cela, peu importe les saisons, la chaleur ou la froidure. Rien ne leurs échappe, car ils sont continuellement en mouvement, sur la terre acquise de peine et de misère. Cette terre longe le lac Archambault qui s’alimente, en partie, par les eaux de la Rivière Michel. Un jour, ils font face à une croissance inattendue, de la crue des eaux. Quoi au juste ? … Quand au juste ? … Que se passe-t-il ? ...

Mais cet événement, est parvenu jusqu’à moi, de bouche à oreilles. Au pied du rapide, le vieux Charbonneau avait érigé une cabane de trappe, lui aussi doit survivre. L’eau descends de la rivière, se gonfle, grimpe, s’étend et gagne très vite du terrain, un embâcle s’est formée, la panique s’infiltre dans le cerveau du vieux Charbonneau, que se passera-t-il avec cette abondance d’eau, en si peu de temps. Il n’a qu’une idée en tête, monté sur le toit avec sa femme, pensant que jamais le niveau d’eau, devra monter si haut.

Mon grand-père Youssouf et ses fils, les ont trouvés et secourus. Encore là, prenons le temps de bien saisir, la grande générosité de Youssouf, son grand cœur ressort toujours, à la surface de l’être exceptionnel, qu’il a été. Oui, il y avait un embâcle plus bas, au pied de la rivière. Ce sauvetage a dû avoir été fait, avec une chaloupe à rames, car chez les colonisateurs, il n’y avait pas grand style d’embarcation, surement pas comme aujourd’hui, avec la richesse de la diversité, comme un bateau à moteur, un ponton ou un voilier, et j’en passe.

Que ces situations ont dû resserrer les liens entre voisins, et non l’anonymat d’aujourd’hui, car c’est à peine, si long connaît le voisin, bonjour-bonjour, et c’est tout.

Les premiers Charbonneau
Du côté maternel, nous sommes des Charbonneau, une autre grosse famille du village. Ma maman, s’appelait Laurette Charbonneau, voici le pourquoi de mon intérêt, pour cette famille. Le premier Charbonneau arriva au Québec, aux alentours de 1500, et ce premier Charbonneau de notre lignée, serait arrivé avec Jeanne Mance, nous sommes de la 6ième génération. Vous pourrez compter, en additionnant, nos enfants, petits-enfants, et ainsi de suite.
Bien triste sort

Lorsque je parle du déchainement des éléments, je sais ce dont, je parle. Derrière la maison de Youssouf, à environ un demi-kilomètre, il y avait une butte, aujourd’hui c’est l’emplacement de la croix, donnant sur le chemin Régimbald, je vous en reparlerai plus tard. Sur cette butte paissaient, les sept vaches de la famille de Youssouf, la nature se déchaina, laissant sur son passage : tornades, tonnerre, éclairs et orages gigantesques, et tuant 2 ou 3 vaches de son cheptel de 7 têtes, que de richesse perdu, encore l’ultime épreuve de Youssouf.

Joseph (fils), mon papa, en ait resté avec des séquelles, soit : une peur infini du vent et des ses accompagnateurs. Aujourd’hui, pouvons-nous comprendre, les gens dans le monde, affligés par ce genre de situation, comme nous le montre le petit écran, aux nouvelles, aux mauvaises nouvelles. Que je déteste les nouvelles de la télévision, se sont que de mauvaises situations, que du noir.

Appellation des vieux.

Savon du pays, et plus tard, savon d’odeur. Connaissez-vous la différence entre ces deux savons ?

Le savon du pays était fait, par toutes les femmes du temps, il servait au nettoyage, de presque tout.

Le savon d’odeur, avait un petit quelque chose de plus, il avait un arôme, donc très prisé, pour l’hygiène corporel. Pourquoi d’odeur, pour la senteur ou à cause de l’herbe ? Un retour dans mon enfance surgit, cela sentait bon, lorsque que l’on tondait le gazon, et qu’une odeur s’en dégageait. Mes parents me disaient, que c’était du foin d’odeur, encore aujourd’hui, quand je marche en forêt, j’hume parfois, cette senteur de ma jeunesse. Que de bon moment. Si vous faites une recherche sur internet, un site web, vous amènera aux bienfaits du foin d’odeur.

Source : Solange Issa, née Issa, Journal Altitude 1350, octobre 2016