Voyage Cusson Vandal 4e récit. Sur le lac Caribou

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SUR LE LAC CARIBOU

Le jour de l’arrivée ou du départ, où les jours que le mauvais temps empêche et décourage les pêcheurs d’entreprendre une excursion en territoire plus éloigné, Laval et Violette vont donner ‘’un petit coup de ligne’’ sur le lac Caribou, ou sur le quai au pieds des camps.

EXCURSION D’UNE JOURNÉE

Laval et Violette aiment surtout découvrir de nouveaux territoires, taquiner la truite sur de nouveaux lacs. L’aller et le retour de ces endroits plus éloignés occupent souvent toute la journée. Ces excursions sont exigeantes. Chacune a son degré de difficultés et c’est toujours un défi à relever.

Tantôt, c’est la traversée d’un lac qui est longue et qui épuise les rameurs, surtout quand le vent souffle en direction contraire.

Tantôt, c’est le portage entre deux lacs dans des sentiers de forêt qui essoufflent nos marcheurs. Parfois, c’est la distance à parcourir qui est grande. Parfois, c’et la montée et la descente de la montagne qui sont abruptes. Parfois, c’est la piste rocailleuse, vaseuse, remplie de racines d’arbre qui complique la marche. Parfois, c’est le sentier mal entretenu et peu balisé qui rend la visibilité et l’orientation difficiles.

Tantôt c’est la pêche qui est compliquée. Chaque lac a ses secrets. Les pêcheurs doivent trouver le bon endroit et le bon appât pour provoquer la truite.
Ainsi, ils visitent tour à tour, les lacs : Simard, Périple, Au Foin, Sylvestre, la Loutre, Pauzé, Fournier, Croche, McGoire, Sauvage, Long, Joachim, A l’Ile de Pierres, Mathias et Vert.

Puis, une fois de retour au camp, à chaque fin de journée, Laval et Violette trouvent bon de goûter le repos après l’effort, la chaleur du poêle à bois, le repas chaud servi à table, un bout de veillée à jaser et raconter des histoires et finalement, la douceur d’un bon lit qui vous attend pour la nuit.

GRANDE EXCURSION AU LAC SAUVAGE.

Durant ses vacances, Laval aimait entreprendre un ou deux excursions de taille, sur les lacs les plus reculés du territoire de Jos Morin, là où l’on disait que les truites sont plus grosses, plus nombreuses, plus sauvages et plus combatives. Selon Jos, le Lac Sauvage était le plus éloigné et le meilleur de ses lacs pour la pêche. Lui-même n’y allait que rarement, et n’y conduisait que ses invités de marque.
En effet, une excursion de pêche sur ce lac nécessitait un minimum de deux jours, de préférence trois.

LA PREMIÈRE JOURNÉE

Cette journée n’était consacrée qu’à se rendre sur place et ne pêcher qu’en fin de journée seulement. Il fallait nécessairement coucher sous la tente au moins une nuit.

LA DEUXIÈME JOURNÉE

Cette journée permettait au voyageur de pêcher en matinée et exigeait d’amorcer le retour en début d’après-midi, afin de pouvoir retourner au camp du lac Caribou avant la noirceur.

Demain, nous irons au lac Sauvage dit Jos Morin à Laval. Nous serons cinq personnes : Jos Morin et son fils ainé Roger, Laval Cusson et son fils de 12 ans Denis et l’abbé Bourgeau. Nous prendrons deux chaloupes pour pêcher.

Le lendemain, le départ se fait au petit matin, après un bon déjeuner. Les pêcheurs chaussés de bottes de draveur pour le portage, ‘’trooper’’ pour se protéger du soleil, sac à dos chargé de tout le nécessaire pour contrer le froid, le vent et la pluie et besace avec tout le matériel pour dormir sous la tente, manger et pêcher.

Il faut traverse en chaloupe à rames au moins quatre lacs, avec portage entre chaque lac, pour une distance d’environ dix kilomètres (6 milles). Plus précisément, ils traversent d’abord le lac Caribou portagent jusqu’au lac Inconnu puis nouveau portage pour les lacs A La Grosse Truite, Joachim et Sauvage.

LE LAC SAUVAGE

Rendus à destination, les ‘’explorateurs’’ se déchargent de leurs fardeaux, puis s’assoient les uns par terre, les autres sur un tronc d’arbre pour ‘’reprendre leur souffle’’ et boire un bon coup d’eau. Rien de plus harassant que de ramer la chaloupe sur tous ces lacs et portager en montagne chargés de tous les bagages. Un peu de repos est bienvenu.

Avant même de prendre le repas du midi, et tandis qu’il fait beau, Jos dit qu’il faut installer immédiatement le campement pour la nuit. A cet effet, il descend du haut d’un arbre, à l’aide d’un câble, un gros sac de toile laissé lors de son dernier voyage, dans lequel il y a tout le nécessaire pour établir le campement. Dans ce sac, sont entreposés la grosse tente de toile, les cordages et les piquets de bois, la toile de fond, la batterie de cuisine comprenant chaudrons, poêle à frire, cafetière, grille de métal pour le feu de camp, une hache et une petite sciotte nécessaire à préparer le bois qui alimentera le feu de camp, ainsi que d’autres articles trop lourds à transporter à chaque voyage. Ce sac avait été hissé à l’aide du câble passé au-dessus d’une branche de l’arbre, à environ une quinzaine de pieds du sol, permettant ainsi de mettre à l’abri des bêtes sauvages et des intempéries tout le matériel nécessaire à la prochaine excursion. Jos et Roger Morin montèrent la tente. Puis avant d’installer la toile de fond, Roger va couper une grande quantité de bouts de branches d’épinette qu’il rapporte à pleines brassées et les jette dans le fond de la tente. Puis méticuleusement, il met en rangées ordonnées, tous ces petits bouquets d’épinette, les branches de bois dirigées vers le sol et le bout des brindilles vers le haut, afin d’obtenir une paillasse moelleuse sur laquelle il étendra la toile de fond. Ainsi les visiteurs qui coucheront sous la tente dormiront au sec avec le confort d’un matelas confortable et odorant, plutôt que sur la dure.

Une fois la tente montée, les bagages à l’abri, M. Morin allume un feu pour réchauffer le café. Pendant ce temps, les voyageurs prennent le dîner que Madame Morin a préparé le matin et qu’ils ont apporté dans leurs sacs à dos. Il y a de généreuses sandwiches au jambon, des œufs à la coque, des pommes, des liqueurs douces et des gâteaux faits maison. Puis ils finissent le tout par un bon café fumant, suivi d’une sieste, le temps de récupérer de la fatigue du voyage.


Source : Dr. Marc Cusson, fils de M. Cusson et Mme Vandal. Journal Alttude 1350, novembre 2016