André Boisclair et son attachement à Saint-Donat
Le mois de juin est un mois d’éclosion où se marient le commencement des choses et leur expression. Je tenais donc à me faire un grand plaisir en parlant d’un homme qui a grandi dans un milieu qui est aussi le mien tout en rendant hommage à ses parents.
André Boisclair a bien joliment commencé la conversation par ces mots : « Je suis arrivé à Saint-Donat en 1966 dans le ventre de ma mère ». Son père Marc, très jeune, avait été attiré ici par monsieur Gilles Denis et, totalement conquis par l’endroit, s’est fait le devoir (André dira que c’était une religion ) de venir ici toutes les fins de semaine. Marc et son épouse Hélène avaient un don pour se créer un remarquable réseau d’amis alors se sont tissés des liens à la fois de pure détente et d’associations d’affaires. Qui dit affaires dit aventures et difficultés de parcours mais il vous aurait suffi d’être près de nous lors de l’entretien pour cet article pour voir à quel point Marc Boisclair avait établi de belles relations avec le milieu de Saint-Donat. Les gens se souviennent de cet homme qui a conservé toute sa vie ce sentiment éminemment personnel de passion et sont attirés par André car il porte en lui le même élan et le même sens des responsabilités.
Marc Boisclair s’est d’abord installé juste au pied du mont Jasper, « à côté de chez Asselin ». Je ne pourrais énumérer toutes les familles avec lesquelles il s’est impliqué. André m’a parlé des Trudeau, des Tessier, des Legault, des Poirier, des Brouillet puis des Saint-Georges, des Saint-Amour et bien sûr de monsieur Roland Fontaine. Il avait un de ces sourires et était léger comme un petit garçon sur la chaise du resto, ajoutant un nom puis un autre. Ensuite Marc a acheté des terres et les a fait lotir, entre autres la Pointe-des-Prêtres et sa périphérie, la Sablière (autrefois Camp Powter’s, une colonie de vacances pour les adolescents anglophones) et le Bois Dormant. Il avait le don d’aller vers des lieux privilégiés, des parties importantes du lac. André a précisé qu’il avait acquis très jeunes la certitude « qu’il y a de la place pour tout le monde, que les destins sont communs ici à Saint-Donat ». Je vous entends penser … effectivement certains terrains ouvrent plus que d’autres sur le paradis mais vous connaissez la manière franche, directe d’André. Il insistera : « Notre monde est le meilleur des mondes possibles. Le Saint-Donat actuel n’est pas le Saint-Donat d’il y a 30 ans mais je ne suis pas nostalgique. Je suis optimiste et plein d’espoir parce qu’on vit dans un endroit où tout est vraiment paradisiaque ». Sa voix porte et son action est axée sur la prise de décisions, sur l’efficacité. Il connaît la culture de notre milieu, les pratiques sociales et organisationnelles. Comme son père il a cette facilité à provoquer le changement et à le nourrir tout en travaillant agréablement avec les cadres supérieurs de la municipalité car il reconnaît leur compétence et leur apport au milieu. « Travailler avec une belle liberté c’est la clé du succès. Les gens savent que ce que je leur propose, je me l’impose ».
La famille Boisclair s’est aussi installée à l’entrée de la Pointe-des-Prêtres, ensuite sur la Route 329 dans une maison de ferme voisine des Pères du Saint-Sacrement et proche du club de golf. Marc fera l’acquisition de cette superbe zone avec son associé de toujours, monsieur Fontaine, puis avec Guillaume St-Amour et son épouse d’alors, Michelle St-Georges, qui en assurèrent la gérance . André a commencé très jeune à travailler. D’abord au club de golf, à toutes sortes de tâches dont la vente de sandwiches au trou numéro 6 puis à la Réserve. Il rit à l’évocation de ces moments et me raconte comment on a ajouté les 9 derniers trous au club de golf.
Marc Boisclair s’est toujours impliqué dans la vie du village et Saint-Donat le lui a bien rendu. Je sais une partie des gestes de philanthropie qu’il a posés pour améliorer le sort de ses semblables et croyez-moi certains sont dignes du plus grand respect et de la plus grande reconnaissance mais André insiste pour que je ne les mentionne pas. Il me parle encore du Château du Lac, des beaux jours de la Réserve où un descendant du comte de Montcalm est venu pour une soirée, de la Petite Suisse et de chez Walter. Toujours sans nostalgie mais avec cette ferveur que tout le monde lui connaît.
André est le président et directeur général de l’Institut de développement urbain du Québec et il est aussi le président de l’Association pour la protection de l’environnement du lac Archambault. C’est tout récent mais il se réjouit d’avoir été désigné par la municipalité de Saint-Donat comme membre du comité consultatif en environnement. J’avais un trac fou juste à l’idée de le joindre même s’il a le même âge que mes enfants à quelques années près et qu’il connaît chaque parcelle de terrain, chaque famille de mon coin. Longtemps après lui avoir parlé, je suis pourtant restée assise au soleil. Des gens se sont approchés : « C’était André Boisclair ? Je l’ai connu… je ne sais pas s’il se rappelle… est-ce qu’il va rester ici ? » Cette dernière question revenait souvent. Oui, André restera ici car il a un grand projet de vie pour les trois jeunes enfants de son frère Philippe, pour Philippe et pour lui-même. Il veut faire de Saint-Donat un lieu de vie splendide comme ce que l’on a connu il y a une trentaine d’années. Moi je le crois, je crois à son inspiration parce qu’elle est doublée d’une intelligence fulgurante, d’écoute et d’une rare sensibilité et qu’elle est soutenue par la mémoire.
Source : Journal Altitude, Nicole Lajeunesse