Le seul et le meilleur moyen, de se déplacer, pour la classe moyenne, restât toujours, par ses propres moyens : la marche. Mettez-vous en situation du temps, dans les années 1920 ou quelques, résidents dans la grande forêt, près d’un lac, mais loin de tout et de tous. Devant survivre aux hivers, au froid, aux moustiques, aux intempéries ou aux déchainements des éléments, mais vivre, avancer dans la vie.
Certains me diront, c’est impossible, mais il faut bien voir et comprendre, la réalité du temps. Youssouf et Denise étaient débrouillards, ingénieux et fonceurs. Ils ont élevé leur progéniture, dans ce sens, et on bien réussit à leur soumettre de vrais valeurs, comme rien n’est impossible, comme me disant mes parents : pas capable est mort.
Quand Joseph, mon père, aux alentours de 14 ou 15 ans, au dire de son père Youssouf, estimât qu’il était maintenant devenu un homme, et qu’il devait connaît plus, se faire instruire, lire, compter et connaître les méats de la religion, c’était déjà avant-gardisme, mais encore !!!
Les deux hommes se sont payés une traite, en allant à pied, au petit char à Ste-Agathe, et de là, se rendre à Montréal, car Joseph devait voir la grande ville, rencontrer les amis et faire lui aussi, son bonhomme de chemin, une autre façon de s’instruire, aujourd’hui, nous dirions, à l’école de la vie. Si j’analyse maintenant, car de son école de la vie, il a très bien appris ses leçons, nous avons vécu une belle enfance. Avant le décès de mon père Joseph, j’ai eu la chance de lui dire, merci, pour la belle enfance, qu’il nous a donné.
Maintenant, j’aimerai parler d’une femme, que je n’ai pas vraiment parlée, tout au long, de mes récits : Denise Brisson.
Denise, ma grand-mère, la femme de Youssouf, la mère de mon père, de sa sœur et de ses frères, d’une bonté a en coupé le souffle, énergique, positive. Je l’ai connu que sur le tard, mais qu’elle femme ! Entre la besogne de la maison et à l’étable, les enfants et les animaux, son mari et les pensionnaires, les accouchements et les bobos de tout son monde, elle une femme, une frêle femme, c’est ce que tous pensent. Mais avait-elle le choix ?
Je vais partager avec vous une situation, très difficile pour elle, bonne chrétienne, bonne éducation, désire de bien faire les choses, bien représenter sa famille, son époux et ses enfants, bien paraître, bien rendre, tout le bagage accumulé durant sa jeunesse, respecter les coutumes, les contenances pour son statut de femme, mettre en pratique, ses connaissances religieuses, contrer aux qu’en dira-t-on… Que faire et comment le faire ?
Elle doit pratiquer sa religion, est-ce bien les termes que je dois mentionner ? « En par cas », j’ai attendu cela, chez les plus vieux, en tout cas, elle devait aller à la messe, en été il y a le lac, mais, en hiver … la seule méthode était de traverser le lac, à pied ou en raquette. Avez-vous déjà essayé de traverser, le lac à partir de la rivière Michel, aller au village et revenir ? Au centre du lac, un vent fou, de la baie de l’Ours, vous rafale, les oreilles et emporte, tout ce qu’il rencontre, en hiver, vous gèle en passant, et en été, ce vent soulève l’eau, en vagues très hautes et impressionnantes, qui secouent votre embarcation à rames, pas avec un gros bateau et son moteur de 100 forces (HP).
La messe était à 9h00 du matin, avant la levée du jour, Denise chaussée de ses raquettes, devait traverser au village, pour faire ses dévotions. La robe était de mise, car les femmes ne pouvaient pas, se vêtir autrement, qui a décidé un jour de l’habillement des dames et des hommes ? … Une idée traçait un chemin dans sa tête, mais impensable, quelle horreur, même d’y penser, dans les torrents de froidure et de neige, la robe se basculait sans cesse, pour exposer son corps au froid. Les hommes dehors, des heures durant, survivent, l’idée parcourt son cerveau et éclate : Le pantalon est la solution.
Quelle horreur, elle ne doit pas être vu, emmanchée comme cela. Elle traversait et presqu’arrivée, encore sur le lac, elle enlevait le pantalon, et mettait pied sur la terre ferme, bien vêtue et endimanchée. Le manège inverse, reprenait au retour.
Voici une certaine réponse à mon questionnement : C’est en Perse qu’on rencontre les premiers pantalons féminins. En Europe, le pantalon pour femme ne devient courant qu’au cours du XXe siècle. Auparavant, à cause des interdits religieux et des valeurs attachées traditionnellement à chaque genre (courage pour l’homme, pudeur pour la femme) s’imposait la différence sexuée dans l’habillement, et le port du pantalon par la femme, était interdit et condamné.
Petite mise au point : Je ne me suis jamais prétendue, comme une historienne, mais, le fond des faits est véridique. Lorsque vous me lisez, bercez-vous au son d’une mélodie ancestrale, qui saura vous transporter, dans les années 1900, sans pudeur, ni négativisme. À l’impossible, nul n’est tenu.
Source : Solange Issa, née Issa, Journal Altitude 1350, avril 2016