D’où vient le nom de Pimbina ?

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À Saint-Donat, le mot Pimbina [1] désigne : une rivière, une vallée, un lac, une montagne ainsi qu’un hameau. Au Manitoba, une rivière et une vallée portent également ce nom. Mais, avant tout, il est le nom d’un arbuste fruitier qu’on appelle la Viorne Trilobée (Viburnum trilobum ou opulus). On trouve le Pimbina dans presque tout le Canada. Ce serait les Indiens de l’ouest du pays qui lui auraient donné ce nom [2].

On reconnaît à l’abbé T.-S. Provost le fait d’avoir attribué le nom à la rivière Pimbina. Au cours de ses nombreuses explorations dans la région, il nota la présence de cet arbuste tout le long de la rivière.

Le Pimbina pousse en sol humide. Il atteint rarement 12 pieds de hauteur, et on le distingue facilement par ses feuilles à trois lobes et à ses fruits qu’il porte. Pour les ornithologues, le pimbina est la niche de plusieurs oiseaux frugivores, dont le Durbec des pins, qui rafolent de ses fruits.

Les fruits du Pimbina donnent aussi une gelée ou une confiture légèrement acide. Sa saveur n’est pas sans rappeler celle des canneberges. D’ailleurs, certains l’appellent « l’atocas d’arbres ». Puisque nous sommes à la période des fêtes, le pimbina s’avère un très bel arbuste d’ornementation.

Vertus médicinales. Avant de terminer, je ne pouvais vous laisser sans vous parler des applications médicinales que les Indiens reconnaissaient au pimbina. Avant tout reconnu pour ses propriétés antispasmodiques, on le recommandait pour les crampes et spasmes, l’asthme (la tisane d’écorce), les ulcères et la fièvre. D’ailleurs les Indiens de la Manouane (Attikameks) utilisaient plus spécifiquement l’une des variétés du viburnum, le bois d’orignal (Viburnum alnifolium) pour combattre la migraine. Les fruits, quant à eux, étaient utilisés en cataplasme comme astringents. De plus, le pimbina renferme des minéraux organiques, tels le tannin, l’acide citrique et la pectine.

Notes

[1L’orthographe varie selon qu’il s’écrit avec un « e »ou un « i », mais plus souvent avec un « i ».

[2Je tiens à remercier chaleureusement M. Joseph Lévesque, horticulteur, pour ses informations sur le pimbina.


Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Janvier 1990.