Comme il m’arrive à l’occasion de le faire, voici non pas un article portant sur un sujet précis, mais un bouquet d’anecdotes et de nouvelles que je veux partager avec vous.
1. À propos de l’écrasement d’avion sur la montagne Noire. Samedi le 13 novembre 1994, deux jours après le jour du Souvenir, j’ai reçu un appel de Mme Christiane Bibeau qui travaillait à la Municipalité. Un certain M. Goring, vétéran de la Seconde Guerre mondiale cherchait des informations sur l’écrasement d’un avion militaire à Saint-Donat. Je reçus donc chez moi, M. Charles Robert Goring, ex-pilote de bombardier Liberator. M. Goring, qui habite Pointe-Claire, connaissait 3 des victimes de la tragédie aérienne et voulait se recueillir sur leur tombe. Il me disait qu’en 1943, alors qu’il survolait la ville de London en Angleterre, il entendait sur sa radio qu’un avion Liberator était disparu, quelque part au Québec. Nous nous sommes donc rendus au cimetière de Saint-Donat où le reste des dépouilles sont ensevelies. Nous nous sommes recueillis et j’ai pu lire sur le visage de ce vieil homme tout le poids de la guerre et l’intensité des souvenirs ineffaçables. M. Goring me disait qu’il y avait bien longtemps qu’il souhaitait venir à Saint-Donat. Cette journée fut remplie d’émotions, autant pour moi que pour lui.
2. De la graine d’artiste... Dans un article de mai 1994 portant sur les cercles de jeunes naturalistes à Saint-Donat, je mentionnais le nom de Mireille Issa, fille de Donat et de Berthe Beauchamp, comme secrétaire du Cercle Alouette. Sa tante, Mme Gabriel Issa eut tôt fait de lui faire parvenir l’article. Mireille, qui demeure aujourd’hui à La Tuque m’écrivait quelque temps après pour m’exprimer la joie qu’elle éprouvait en se remémorant cette époque. Elle ajoutait aussi... " la petite graine d’amour de la nature qui a été plantée dans mon coeur au cours de mon enfance dans ce si beau village a germé et grandi sans cesse depuis. J’en ai d’ailleurs fait le centre d’une Nouvelle qui a été publiée en 1990 dans la Collection Coeur du Québec et dont je vous envoie une copie ". Il s’agit de Tête Heureuse. Mireille me signalait aussi avoir publié depuis, deux romans-jeunesse dont les titres, sont : "Les pas perdus" et "Après Corinne" toujours dans la même Collection, aux éditions CERRDOC.
Un départ qui m’attriste. Je viens tout juste d’apprendre que Mme Annette Charbonneau et son mari Eugène Lafaille quitteront Saint-Donat le mois prochain pour aller habiter Vaudreuil. Annette rejoint donc ses deux soeurs, Yvette et Claudette. Heureusement, ils ne nous quittent pas définitivement puisqu’ils passeront probablement l’été à leur maison au Pembina. Disons que c’est un essai, on change le mal de place ! Annette (fille de Pit et de Alexina Simard) me manquera beaucoup, avec son franc-parler et sa grande mémoire. Elle était pour moi une source d’informations des plus précieuses. Je ne manquerai sûrement pas de lui téléphoner à l’occasion. À bientôt Annette et Eugène.
Merci, chers collaborateurs ! J’aimerais maintenant remercier toutes les personnes qui me font part de leurs commentaires sur les articles que j’écris, que ce soit pour apporter des correctifs ou ajouter leurs propres souvenirs. Merci aussi à ceux et à celles qui me prêtent des photos ou autres documents, merci à ceux et à celles qui, au lieu de voir leurs livres, photos, cartes postales ou enregistrements sonores s’égarer, me les confient. Soyez sûrs que tout ce matériel et toutes les anecdotes racontées ne sont pas perdus. Si un jour un livre sur l’histoire de Saint-Donat était publié ou que l’on ouvrait un local permanent pour exposer nos richesses en histoire, tout ce que vous m’avez confié pourrait nous être utile. Merci enfin au Club de lecture qui m’a invité à faire une conférence à la bibliothèque sur l’histoire de Saint-Donat le 19 février dernier et à la soixantaine de personnes qui y ont assisté. Un Appel à Tous : " Le Champs Vila ".
Pour terminer, j’aimerais lancer un appel à tous ceux et à toutes celles qui se souviennent avoir jouer dans le "Champs Vila", c’est-à-dire les terrains appartenant jadis à Ovila Aubin, derrière le Foyer et l’école Sacré-Coeur. Ce qui m’intéresse, c’est l’époque des gangs, notamment celle de Robert Ayotte, Bernard Desmeules, etc. Vous souvenez-vous de la Grosse Roche, des cabanes, des forts avec palissades (Alain Morin), des pique-niques, des prisonniers que l’on faisait entre bandes rivales ? Si vous avez des photos, des témoignages à apporter, des objets, etc. j’attends de vos nouvelles, car je prépare un atelier sur la petite histoire du "Champs Vila" dans le cadre du projet Parc-École pour le secondaire. J’apprécierais aussi recevoir des photos (qui vous seront remises) sur la construction de l’école Sacré-Coeur.
Voilà ! Comme d’habitude, je vous invite à m’écrire si vous avez des commentaires à formuler ou une histoire à me raconter... à l’adresse suivante : Claude Lambert, c.p. 981, 442 rue Nadon, Saint-Donat, J0T 2C0, Tél. (819) 424-3720.
Photo-vignette : M. Charles Robert Goring, (Officier pilote), posant au cimetière de Saint-Donat devant la plaque commémorative des victimes de l’écrasement de l’avion bombardier Liberator B-24D en 1943 sur la montagne Noire.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Avril 1995