Ce mois-ci, mon article se divise en deux parties. D’abord, je veux questionner mes lecteurs sur un projet d’orphelinat qui aurait eu lieu à Notre-Dame-de-la-Merci en 1934. Ensuite, je veux répondre à une lectrice qui me demandait certaines informations sur la “malle” rurale (poste rurale) à Saint-Donat.
Un orphelinat à Notre-Dame-de-la-Merci. Voici ce que je sais du projet d’orphelinat à NDM. Tout commence le 14 novembre 1934 alors qu’un groupe de femmes reçoivent leurs lettres patentes pour la compagnie qu’elles viennent de fonder : “ L’Orphelinat de Notre-Dame-de-la-Merci ” dont le bureau est à Notre-Dame-de-la-Merci, comté de Montcalm, district de Joliette.
Ces femmes sont : Aimée Lévesque, Simone Bertrand, Jessie Rouillard, Orpha Lavoie et Germaine Desroches. À part Mlle Aimée Lévesque, qui est de Montréal, je ne sais rien des autres femmes. À première vue, ce projet d’orphelinat ressemble à ce qui existe à cette époque, c’est-à-dire des crèches recueillant des enfants abandonnés par les parents qui ont peine à survivre.
Cette nouvelle compagnie, qui surgit en pleine crise économique mondiale, s’est fixé les buts suivants : “ organiser et diriger une société d’hommes et de femmes charitables, de bonne volonté, qui voudront bien s’intéresser à recueillir, accueillir les enfants abandonnés, nécessiteux, s’intéresser à leur adoption par des personnes mariées qui en seront dignes, voir au bien-être, au relèvement et à l’éducation (...) de ces enfants ”. Ce qui différencie ce nouvel orphelinat des autres existants, c’est qu’il est destiné à être dirigé par des laïques et non par des religieuses. Cette compagnie a également l’intention d’étendre dans toute la province des filiales poursuivant les mêmes objectifs.
Comme moyen de financement, elle compte sur des souscriptions volontaires et des subsides publics ou privés. Comme il se doit, le projet, avant d’être réalisé, exige l’autorisation de Mgr J.A. Papineau, évêque du diocèse de Joliette. Dans une lettre qu’il adresse en mars 1935 au curé Eugène Mondor, Mgr Papineau fait savoir qu’il refuse à
Mlle Aimée Lévesque la fondation de cet orphelinat dans son diocèse. Pourquoi ce refus ? C’est ce que j’aimerais savoir.
J’aimerais également connaître le nom des gens qui ont participé à ce projet ainsi qu’à la publication d’un bulletin appelé “ L’Orphelin ” et qui servaient à faire connaître les buts de l’orphelinat. À tous ceux qui en savent plus sur l’orphelinat de Notre-Dame-de-la-Merci, j’attends de vos nouvelles.
La poste rurale à Saint-Donat. À la suite de mon article du mois de juin dernier portant sur la “ malle ” rurale à Saint-Donat, Soeur Thérèse Regimbal, s.s.c., fille de Jos Regimbal et de Agnès Désormeaux, désirait savoir si son père avait été conducteur de la poste rurale. Elle me racontait que son père tenait un “ comptoir ” postal à la maison paternelle, chemin Guay (anc. Ch.de colonisation Provost), près du Chalet St-Donat, de Thomas Wall. Quant à savoir s’il a été conducteur de la “ malle ”, il me faudrait poursuivre mes recherches puisqu’il n’apparaît pas dans la liste que j’ai obtenue du service des Postes qui débute en 1897 jusqu’à 1971, et dont je vous fais part aujourd’hui : Isaïe Mousseau (1897- ?), Jean-Baptiste Brisson (1901-1905), Azarias Rivest (1905), Charles Villeneuve (1905- ?), Ernest Viger (1906- ?), D. Deslauriers (1910-1914), Wilfrid Aubin et John Ritchie (1912-1914), Zacharie Crépeault (1914-1918), R. Villeneuve (1918-1922), J. Villeneuve (1918-1922), Joseph Aubin (1925-1940), Armand Aubin (1940-1963) et Armand Valiquette (1964-1971).
Comme vous l’avez remarqué, les dates fournies par le service des Postes ne sont pas claires, mais il faut comprendre qu’il se peut que les contrats des conducteurs se chevauchaient entre l’hiver et l’été. Il est également possible qu’il y ait eu plus d’un conducteur d’engagé pour un trajet donné. J’aurai sûrement la chance, lors d’une prochaine visite à Ottawa, d’éclaircir ces informations.
Les Regimbal. Pour terminer ma rencontre avec Soeur Thérèse, elle me rapportait un détail intéressant sur le nom des Régimbald. Pour elle, le nom Régimbald, comme on le voit dans le bottin téléphonique de Saint-Donat, est écrit incorrectement d’après les documents officiels de sa famille. Il devrait s’écrire Regimbal, sans accent sur le (e) et sans (d) à la fin. Merci, Soeur Thérèse, pour l’intérêt que vous portez à ma chronique historique !
Photo-Vignette : Joseph Regimbal. Il épouse à Saint-Donat, le 21 juillet 1902, Agnès Désormeaux, fille de Ovila et de Ozithe Chartier.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Septembre 1994