La décennie 1880-1890 est marquée par plusieurs événements. Deux nouvelles missions verront bientôt le jour. En 1881, on défriche le terrain de la future chapelle de Saint-Agricole (Val-des-Lacs). Le curé Thibodeau, de Sainte-Agathe, dirige cette mission.
L’année suivante, ce sera au tour des quelques habitants de Notre-Dame-de-la-Merci de faire de même pour leur première chapelle, près de la rivière Dufresne. Dans les deux cas, la construction de ces bâtiments religieux ne se fera que quelques années plus tard.
Au cours de l’année 1882, le curé Labelle tente, mais en vain, de faire coloniser le canton Archambault par les Pères du St-Sacrement. Mais ces derniers choisiront plutôt d’établir une maison de repos pour leur communauté au lac Archambault, en 1917.
En 1883, on érige en municipalité scolaire la paroisse de Saint-Donat. Ce qui autorise les commissaires à prélever des taxes. En 1885, on assiste au déplacement de la chapelle qui est au pont Coutu depuis 1876. Le débat sur un nouvel emplacement plus central pour l’église était déjà lancé au temps où le curé A.H. Coutu desservait la mission de Saint-Donat (1874-1881). Puis, en 1889 Saint-Donat est détaché du Diocèse de Montréal pour être annexé à celui d’Ottawa.
Le recensement de 1881. De tous les événements mentionnés auparavant, le recensement fédéral de 1881 est celui qui nous intéresse le plus. Il est toujours passionnant de connaître les familles souches d’un village. Vous constaterez avec moi quel plaisir il y a de retracer ce type de document. Peut-être un jour, notre bibliothèque municipale fera l’acquisition d’une liseuse de microfilms permettant de lire les recensements, les vieux journaux, etc, et alors parents et enfants pourront s’initier à la généalogie.
Nous apprenons, en premier lieu, que le recensement est fait par un Donatien, Élie Brault, entre le 4 avril et le 11 mai 1881. Marié à Zoé Forest, ils ont en 1881 neuf enfants, quatre garçons et cinq filles. L’une de leurs filles, Emma, même si elle n’a pas de diplôme, ce qui est courant à l’époque, devient la première institutrice de l’école no.2 (l’école no. 1 est au village) en décembre 1884. À l’automne 1890, elle épouse Omer Lavoie, fils de Hercule et de Élise Coutu. Cette maison d’école, comme on l’appelait, est située sur le lot 14 du 2e rang du canton Archambault. Elle accueille les enfants de Saint-Agricole et ceux du chemin Provost (ch. Du Châlet Wall).
Donnée à contrat, c’est au printemps 1884 que Laurent Désormeaux, cautionné par Louis Robert et Charles Villeneuve, construit cette école au coût de 90$. La population se chiffre, en 1881, à 343 habitants. Selon le curé A.H. Coutu, elle était de 315 en janvier de la même année.
La paroisse compte plus d’une soixante de maisons et cinq chantiers en activités. La majorité des habitants se déclarent cultivateurs, les autres, comme Alfred Grenier, François et Xavier Provost, Antoine Lamoureux, sont journaliers ; louis Gaudet et Vital Marcou, forgerons ; Élide Tessier, servante du curé A.H. Coutu ; Cam Morin, barbier, A.B. Mark, <
Tous sont nés au Canada et d’origine française, sauf pour William Ritchie et A.B. Mark, Irlandais, et François Nontinonnee, d’origine <
Au cours de l’été, j’ai présenté à la colonne d’affichage des photos d’époque accompagnées de textes. Maintenant terminé, je remercie chaleureusement ceux qui m’ont appuyé dans cette démarche et contribué au financement de cette présentation. Escompte Bédard et Béland, Chez Hayes, Alain Clec’h arpenteur, Télécâble St-Donat inc., Notaire Raymond & Sigouin et la Société Historique de Saint-Donat.
À lire : Dans la revue Continuité, été 1990, un dossier sur la Colonisation, un patrimoine du XXe siècle. Vous constaterez comment des petits villages de campagne, semblable à Saint-Donat, ont su (eux) tirer profit de leurs anciens bâtiments en leur désignant de nouvelles fonctions à caractère touristique.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Septembre 1990.