La catastrophe du bombardier Liberator, suite

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Le 20 juin 1946, un avion de recherche militaire piloté par le Lt. B.D. Inrig, survole la région de Saint-Donat en mission pour retrouver un avion porté disparu entre Rockliffe et Roberval. C’est au cours de cette mission qu’il aperçoit la queue double qui caractérise bien le Liberator près du sommet de la montagne Noire. Voici ce qu’on pouvait lire dans le Journal d’Ottawa du 26 juin qui donnait suite à son article du jour précédent. L’article s’intitule « La tragédie du Liberator » avec en sous-titre : On élèvera un cairn sur la montagne Noire – Récit de l’équipe de chercheurs.
Ottawa, 26. (P.C.) –

Un cairn commémoratif, au sommet d’un Officiers de l’aviation et de l’armée accompagnés de soldats et de bénévoles de l’équipe des chercheurs lors d’une cérémonie sur les lieux de la catastrophe. À noter les différentes croix représentant les trois religions des victimes.

Un petit brin d’histoire : La catastrophe du bombardier Liberator suite montagne laurentienne de 2800 pieds d’altitude, marquera les tombes des 24 aviateurs canadiens tués dans l’écrasement d’un bombardier « Liberator » en octobre 1943, au cours du pire désastre de l’histoire du C.A.R.C., a annoncé hier le ministre de l’aviation, l’honorable M. Gibson, au cours d’une conférence de presse. À cette conférence, les journalistes ont rencontré des membres de l’équipe de chercheurs qui ont atteint les débris du bombardier.

Ils ont positivement identifié la carcasse de l’avion comme étant celle de l’appareil qui a quitté Gander, Terre-Neuve, le 19 octobre 1943, avec un groupe d’aviateurs en congé.

Le chef d’escadrille, Harry Cobb, de la section des enquêtes sur les accidents du C.A.R.C., a donné quelques aperçus de sa marche épuisante à travers une espèce de jungle pour se rendre jusqu’aux débris calcinés de l’avion gisant au pied d’une falaise de la montagne Noire, près de St-Donat, Québec.

Tous les cadavres, à l’exception d’un seul, sont demeurés dans l’avion qui s’écrasa avec une telle force que les moteurs furent projetés au-delà de la falaise. Un cadavre a apparemment été projeté hors de l’appareil par le choc. Le chef d’escadrille croit que tous les passagers et les membres d’équipage sont morts instantanément et avant que le feu n’ait détruit tout, sauf les moteurs, le gouvernail et la partie arrière du fuselage. Il doute fort de l’authenticité des rumeurs voulant que les victimes aient été dépouillées de leur argent par les civils. À ce sujet, il a déclaré : « Je suis convaincu que nous fûmes les premiers à atteindre le théâtre de la tragédie ».

Les débris furent découverts ensevelis dans d’épaisses broussailles ce qui empêcha les membres de l’équipe de recherche de les apercevoir, avant d’en être à moins de 15 pieds. Le bombardier avait fauché les têtes des arbres sur une distance de 100 verges avant de donner contre la falaise. Services funèbres aussitôt que possible Le ministre de l’aviation, M.Gibson, a annoncé que l’on organiserait, aussitôt que possible, des services funèbres pour les victimes de cette tragédie. Un monument de pierres (cairn) sera érigé à l’endroit même de l’écrasement. Cependant, à cause de l’état très sauvage de la région, les parents des victimes seraient bien avisés de ne pas tenter le voyage.

Décrivant les difficultés de leurs recherches, dans le sous-bois à travers la brousse, le chef d’escadrille Cobb a affirmé qu’à certains moments, les broussailles étaient si denses que les chercheurs se perdaient de vue à dix pieds seulement de distance. Bien que 70 envolées aient été effectuées au-dessus de la région par des avions de reconnaissance au cours du mois qui a suivi l’écrasement, aucun indice de l’appareil disparu ne fut trouvé avant la semaine dernière lorsqu’un avion Norseman du C.A.R.C., à la recherche d’un appareil disparu qui rentra plus tard à sa base, vit le soleil se refléter sur un gouvernail du « Liberator ».Le chef d’escadrille Cobb entreprit immédiatement des recherches et effectua quatre voyages de sa base de St-Donat avant de se rendre auprès des débris.

À suivre : l’équipe de chercheurs, les 3 offices différents selon les religions des victimes, la commémoration du 50e anniversaire de la découverte de l’avion en juin 1996
(PHOTO AVION)