La tragédie du Liberator, suite et fin

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L’équipe de chercheurs : Qui furent les premiers donatiens à guider l’équipe de chercheurs des forces armées dirigée par le capitaine d’aviation Harry Cobb de l’A.R.C. (Aviation royale du Canada) ?

Voici ce que nous apprend le journal d’Ottawa du 26 juin 1946 : « Dimanche matin, un garde forestier de la région, M. Joseph Gaudet, annonça qu’il avait distingué les débris sur le flanc de la montagne Noire, de sa tour de contrôle, à 2 ou 3 milles au sud de St-Donat. Cobb invita Gaudet, René Labelle, un autre garde forestier, et le guide Moïse Michaudville à l’accompagner à l’endroit, en se guidant sur un avion contournant l’objectif.

Le groupe dut mettre 9 heures à franchir 8 milles avant de découvrir les débris. Des bracelets d’identité, des anneaux de clés et un képi d’officier furent découverts.
La brousse est si dense dans cette région et le terrain est si sauvage que la montagne et le lac Noir ne sont connus que de quelques résidents de l’endroit. Des avions civils traversent souvent la région, mais seuls des trappeurs expérimentés * peuvent la parcourir à pied ». En l’honneur des 24 victimes Voici ce que nous apprend l’ami Claude Lambert dans sa recherche :

« Dans l’après-midi du 3 juillet 1946, parents et amis des victimes gravissent la montagne afin de rendre un dernier hommage. De nombreux militaires viennent aussi saluer une dernière fois leurs confrères. Par respect à la religion des défunts, trois offices différents seront organisés, soit un catholique, un protestant et un juif, respectivement célébrés par les abbés commandants d’aile Léonard A. Costello, Robert M. Frayne et le rabbin capitaine Ephraim F. Mandelcorn.

Le vicaire de la paroisse, l’abbé Gérard Supper et trois religieux des Pères du Saint-Sacrement, assistent également aux obsèques. Le maire du village, M. Richard Coutu, apporte une couronne de fleurs au nom de ses citoyens. Une plaque commémorative sur laquelle les noms des victimes ont été inscrits est installée sur un muret de pierres accolé au rocher au pied duquel les corps sont ensevelis.

Profanation des lieux. Au cours de l’été 1985, ayant été avertie de la profanation de la sépulture, l’agence canadienne de la Commission des Sépultures de guerre du Commonwealth, responsable des lieux, décida de transporter les dépouilles au cimetière de la paroisse. Un monument y est érigé sur lequel on fixa la plaque commémorative ainsi qu’une épitaphe.

Bénédiction d’un obélisque. En juin 1996, lors de la commémoration du 50e anniversaire de la découverte du Bombardier Liberator, on procède au cimetière de la paroisse de Saint-Donat, à la bénédiction d’un obélisque funéraire réalisé par l’agence canadienne de la Commission des Sépultures de guerre du Commonwealth et dédié aux 24 militaires décédés. »
Un feuillet sur le sujet, rédigé par Claude Lambert, historien-anthropologue, est disponible au Bureau d’information touristique de Saint-Donat. Des cérémonies commémorant le 70e anniversaire de l’écrasement auront lieu cet été le 15 et 16 juin. Ce sera une occasion de perpétuer la mémoire de ces 24 victimes.

  • Moïse Michaudville était un trappeur de métier. Erratum : les articles des journaux de Montréal et d’Ottawa étaient en date du 25 et 26 juin et non octobre 1946.
    Ses caractéristiques : envergure : 110 pieds – longueur : 66 pieds 4 pouces – hauteur : 17 pieds 11 pouces – poids maximum : 60000 livres – propulsion : 4 moteurs Pratt & Whitney – vitesse maximum : 303m./h, plafond 32000 pieds – armement : 11 mitrailleuses de calibre .50 pouce –équipage : 10

Au cours de son histoire militaire, l’appareil a surtout servi à des missions de reconnaissance à l’affût des sous-marins allemands dans le golfe du St-Laurent et sur les côtes des Provinces Maritimes. L’escadron 10BR, auquel appartenait le Liberator, a attaqué 22 U-Boat et en a coulé 3.

(AVION PHOTO)