Le 5 avril dernier les élèves de 5e année de la classe de Caroline Fernet ont demandé à la Société Historique de répondre à certaines questions dans le cadre d’un projet de recherche.
Les questions nous sont parvenues à l’avance afin que nous puissions faire les recherches nécessaires.
Le jour venu Pierre Forget et moi-même nous sommes présentés dans la classe et avons eu un accueil chaleureux. Nous y avons trouvé des élèves allumés, avide de réponses et des questions additionnelles pertinentes ont été posées.
Les questions ont été préparées par les élèves eux-mêmes après une recherche dans le cadre de leur projet et portaient surtout sur l’origine de noms de lieux. Nous en avons profité pour leur rappeler certains faits historiques sur notre village.
Cet article est le premier d’une série de trois.
La première question portait sur l’origine du nom de l’École Notre-Dame-de-Lourdes.
Nous n’avons pas trouvé l’origine de ce nom ni qui l’avait proposé par contre nous avons été capable de retracer l’origine de l’école.
En 1883 deux écoles de rang sont ouvertes à la jonction des routes 125 et 329 et sur le chemin Wall. En 1894 est construite une première école au cœur du village. Il s’agit d’une grande pièce rectangulaire construite sur pilotis. Il faut attendre 1911 pour avoir une école qui peut affronter les rigueurs de l’hiver.
Jusqu’en 1923, l’enseignement se fait par des laïques. A la demande des commissaires scolaires, l’enseignement à l’école du village est alors transmis aux Sœurs Notre Dame de Mont-Laurier, suivi en 1933 par les sœurs de Sainte-Croix.
Vers 1926, le couvent Notre Dame de Lourdes est construit, il comprend 8 classes, une chapelle, un dortoir et accueille 168 élèves.
Début des années cinquante, pour pallier au manque de locaux, la Commission scolaire installe deux classes au 2e étage de l’Hôtel de ville.
Suite à l’explosion démographique de 1946 l’ouverture de deux établissements marque la fin des écoles de rangs. Il s’agit de l’ouverture de l’école Sacré-Cœur en 1953 et de l’école Sainte-Bernadette en 1956 qui partage la cour du couvent.
A la rentrée scolaire de 1959 on inaugure le nouveau couvent avec le personnel enseignant religieux et laïc, il s’agit du couvent actuel
En 1963 l’école Sacré Cœur voit ses derniers changements majeurs avec l’ajout de 6 classes et d’un gymnase.
En 1972, une loi ordonne le regroupement des municipalités scolaires locales en commission scolaire régionales. C’est ainsi qu’est créée la Commission scolaire régionale des Laurentides.
La deuxième question portait sur le Mont Sourire.
Après vérification avec le centre de toponymie de Québec, du site de la Municipalité de St-Donat, de la MRC de Lanaudière, nous n’avons pas trouvé aucune information quant à l’origine du nom. Nous avons demandé aux élèves s’ils avaient un peu d’information et nous avons eu une réponse intéressante : ‘’ Lorsqu’on arrive au site du mont Sourire, on trouve ça tellement beau que ça nous fait sourire’’. Une réponse qui peut faire du sens. On y retrouve un magnifique point de vue qui procure une vue globale du village avec le lac Ouareau et le centre de ski la Réserve en avant-plan et les monts Ouareau, Kaaikop et la montagne Noire en arrière plan.
La troisième question sur le Refuge La Chouette
Le refuge est situé sur le mont Sourire au nord du lac Ouareau près du mont Carcan et a été construit en 2012. Depuis le belvédère on peut voir le village, le lac Ouareau et les montagnes environnantes et on peut atteindre l’abri du mont d’Or duquel on voit le lac.
Les refuges ont été identifiés avec des noms d’oiseaux :
La Chouette parce que dans le secteur on a entendu le cri de la chouette.
Le Grand-Duc, qui est près du lac Coutu et du cap de la Fée, on y a aussi entendu le cri du Grand-Duc.
Le Mésange, il y a beaucoup de mésanges sur la montagne Noire.
Le Branchu aussi parce qu’on y retrouve des canards sur le mont Simon.
La quatrième question porte sur le Parc de Mont-Tremblant.
Le parc national du Mont-Tremblant a été le 20 décembre 2001. Auparavant il s’agissait du parc de récréation du Mont-Tremblant.
Créé en réserve forestière sous le nom de Parc de la Montagne-Tremblante en 1894, ce territoire situé à environ 150 km au nord de Montréal devait à cette époque servir de site à l’établissement d’un sanatorium. Bien que ce projet n’ait pas été concrétisé, le secteur a continué d’être protégé contre l’exploitation abusive de la forêt et confirma sa vocation écologique et touristique.
La construction de la station de ski du Mont-Tremblant en 1939 ouvre le territoire aux sportifs et en 1958, une nouvelle gamme d’activités (camping, pique-nique, natation, canotage, excursions en forêt etc., attire une plus vaste clientèle amoureuse de la nature. La superficie du parc sera modifiée à plusieurs reprises. Après avoir atteint 2584 km2 en 1980 elle sera réduite à 1248 km2 en 1981 lorsqu’on lui attribue officiellement le statut de parc de récréation. Dès lors l’exploitation commerciale des ressources et la pratique de la chasse sont bannies du parc.
Du temps ou le territoire était fréquenté par les Algonquins, la montagne était appelée Manitonga Soutana, ce qui signifie ‘’montagne du Diable ou montagne des Esprits’’. La légende veut que la montagne émette des grondements lorsque l’homme en troublait la tranquillité. La rivière du Diable, cours d’eau important du parc, perpétue par son nom cette légende. Officiellement ce serait en 1962 que l’appellation Mont-Tremblant aurait remplacé celle de Montagne-Tremblante. Bien avant que l’usage populaire avait privilégié cette forme on peut présumer que l’ouverture de la station de ski en 1939 et sa désignation sous le nom de Mont-Tremblant Lodge y a été pour beaucoup.
La municipalité Mont-Tremblant a été constituée en 1940.
On y trouve le Secteur de la Diable ainsi que le Secteur Pimbina (avec la Chute aux Rats)
On peut y pratiquer plusieurs activités telle que randonnée pédestre, canotage, baignade, canot-camping pêche, vélo, ski de fond, raquette pour ne nommer que celles-là.
On y retrouve aussi plus de 40 espèces de mammifères dont le loup.
La cinquième question sur le Mont Jasper.
Le mont Jasper, qui s’élève à 762 mètres d’altitude a déjà été le site d’un centre de ski bien connu. Le mont Jasper fut la première station de ski aux environs de St-Donat. Elle aurait ouvert ses portes à la fin des années 30 et aurait été rasé par un incendie à la fin des années 50.
Un hameau qui porte le nom de Jasper in Québec s’étend au pied du versant ouest, sur le bord du lac Archambault. A l’origine un hôtel et centre de villégiature qui ont connu leurs heures de gloire après la Seconde Guerre mondiale. Le nom du hameau a été donné en 1948 à une époque où le mont Jasper était noté sur les cartes sous le nom de Sunset. Traduction : coucher du soleil, sans doute à cause de son versant le plus fréquenté qui fait face au soleil couchant.
Le hameau qui l’a animé s’inspirait de Jasper, lieu de sport de villégiature célèbre de l’Alberta, centre d’attraction principal du parc national de Jasper. Cet ancien poste de commerce de la Compagnie du Nord-Ouest avait été établi en 1817 dans la vallée de l’Athabaska par Jasper Hawe, qui avait fait construire ce fort au débouché du lac qui porte son nom depuis en Alberta.
Le centre a fermé en 1972 car des investissements majeurs devaient être faits : remplacement du T-Bar, des installations de neige artificielle devait être installée car parfois il manquait de neige.
A ce moment il y avait deux autres centres de ski : Mont-Garceau et la Réserve. Il n’y avait pas suffisamment de clientèle pour faire vivre trois centres. En 1971 le nom de la montagne était modifié en Jasper, pour être conforme au nom du hameau.
En haut de la montagne, il y avait une sucrerie et le printemps les skieurs s’y arrêtait pour déguster de la tire sur la neige.
Au pied de la montagne se trouvait l’auberge des 4 vents. L’auberge recevait des groupes de classe neige à ce moment le centre de ski était ouvert toute la semaine pour accommoder cette clientèle plus le grand public.
Aujourd’hui le site est un développement en construction.
La sixième question sur la Montagne Noire.
La Montagne Noire tire son nom de par sa végétation de conifère très dense et par la forme de la montagne qui rendent la visibilité en forêt très sombre.
Le nom Montagne Noire parait sur la carte du canton d’Archambault de 1881.
Son altitude de 892 mètres en fait la plus haute montagne de St-Donat. On y retrouve un sentier pédestre et d’interprétation de la montagne et permet d’apercevoir des points de vue surprenants.
Le sentier comporte un intérêt particulier : le site de l’écrasement d’un avion militaire canadien (un Liberator) le 19 octobre 1943. Cet avion militaire en provenance de Gander, Terre-Neuve qui devait faire escale à Mont-Joli, est détourné vers Dorval à cause de la mauvaise température (pluie et brume). Il n’atteindra jamais sa destination, en effet, un terrible crash se produira en percutant la montagne Noire. Bilan 24 morts. Ce n’est que le 20 juin 1946 que la population de St-Donat apprend qu’un avion s’est écrasé sur la montagne.
La septième question sur le Mont Ouareau.
Ce nom de lieu Ouareau est d’origine amérindienne de la nation algonquine signifie ‘’au loin’’.
On y retrouve un choix intéressant de sentiers pédestres balisés.
Le sentier du Mont Ouareau fait partie du sentier national et est relié à la Montagne Noire et Inter centre.
Un sentier secondaire nous amène sur un cap rocheux ou il est possible d’admirer toute la beauté du lac Ouareau.
Une tour à feu était installée au sommet de la montagne et un gardien surveillait les montagnes environnantes.
La huitième question sur le Mont Garceau.
M. Lauda Garceau, un entrepreneur-bâtisseur de la région de St-Donat n’avait qu’une seule idée en tête…Amener le ski à St-Donat. On assiste durant l’été 1964, à la création des toutes premières pistes. Un T-Bar est installé et le chalet principal est construit permettant à la station d’ouvrir ses portes pour le mois de décembre.
Depuis son ouverture à l’hiver 1964-1965, la petite station familiale, qui a toujours été choyée par un micro-climat et des chutes de neiges abondantes, a progressé tout doucement pour devenir une importante station intermédiaire moderne à la fine pointe de la technologie qui accueille plus de 120,000 skieurs par année.
En 1965, un télésiège double ainsi qu’un Poma-lift sont installés pour permettre aux skieurs de franchir les 305 mètres de hauteur qu’offre le deuxième plus haut centre de ski des Laurentides et de Lanaudière.
1966-1981 Plusieurs nouvelles pistes sont aménagées dont la piste TOGO qui est homologuée par la Fédération internationale de ski (FIS).
En 1982, le Mont Garceau installe un système d’enneigement artificiel à quatre canons, couvrant ainsi 50% de la montagne. De plus, en 1985, la station fait l’acquisition d’une nouvelle dameuse permettant de travailler les pistes en profondeur.
Dès l’été 1989, un nouveau télésiège quadruple est installé permettant aux skieurs de gravir les pentes sans attendre. L’année suivante la pente-école est aménagée pour les débutants et une nouvelle remontée est installée.
Entre 1992-1998, des travaux ont été accomplis dans le but d’agrandir le chalet principal. Débute la première phase de rénovation du chalet principal. Le Côté Est, est agrandit et le chalet est entièrement rénové. Durant la même période, un nouveau chalet est construit afin d’héberger l’infirmerie et la garderie.
1999-2001 : La station installe plus de 45 nouveaux canons à neige portant ainsi le nombre à plus de 60 et la surface d’enneigement artificielle est près de 95%.
2004 : Inauguration officielle, à l’occasion de la 40e saison d’opération, du tout nouveau télésiège quadruple Dopple-mayer, nommé affectueusement le Lauda pour rendre hommage au fondateur de la station, M. Lauda Garceau.
La neuvième question sur le lac Blanc.
Ce lac d’une longueur 1.2 km reçoit les eaux du lac Archambault en se déchargeant vers l’est, il constitue un élargissement de la rivière Ouareau. Il se situe au centre du village.
Le nom Lac Blanc, qui serait en usage depuis au moins les années 1940, a été relevé l’ors d’une enquête toponymique menée dans le secteur en 1963. Il viendrait de la présence de bouleaux autour du lac qui présentaient ainsi un paysage riverain ‘’blanc’’.
La dixième question sur le Grand R.
R : pour le mont de ski La Réserve
R : Pour l’espace réservé à la nature et au plein air
R : du temps de l’Hôtel Montcalm, pour l’activité indienne
G : pour le grand espace qui commence au Grand R et qui se rend à la pente de ski et qui appartient au même propriétaire.
La onzième question sur le parc Désormeaux.
Ce nom évoque le souvenir de Julien Désormeaux, qui s’est occupé pendant plusieurs années de la patinoire municipale qui était situé sur la rue Désormeaux .
Il était très apprécié des enfants, c’est pourquoi la municipalité a donné son nom à ce parc là ou Julien Désormeaux habitait.
La douzième question sur le parc des Pionniers.
Le parc est situé sur le chemin Hector Bilodeau en reconnaissance des premières personnes qui se sont établies à Saint-Donat. Un pionnier est une personne qui fait partie du premier peuplement dans un domaine inexploré. Il joue le rôle d’avant-gardiste.
Le parc est un site des plus enchanteurs ou le lac Archambault et les montagnes font partie du paysage. L’accès au parc est gratuit, des tables de pique-nique et petits BBQ permettent de relaxer et de manger en famille.
Deux moulins à scie soit celui de Jos Issa et de Lachapelle ont été opérés sur le site du parc.
L’avenue du Lac s’appelait autrefois la rue des Ripes parce qu’on y trouvait beaucoup de bran de scie.
On retrouve les activités suivantes :
En été, la plage ou peut se baigner en toute sécurité, le Club nautique de Saint-Donat ou peut pratiquer la voile, le kayak, la planche à voile, le pédalo. Des moniteurs sont disponibles pour vous initier aux différents sports. On y retrouve aussi des concerts, un débarcadère pour bateau et un accès au lac pour les personnes en hébergement et aux embarcations à moteur de moins de 25 forces.
En hiver, on y retrouve un sentier de patins et de marche en forêt, deux patinoires extérieures, des glissades, des pistes de fonds ainsi qu’un pavillon de parc.
COLONISATION
La colonisation a été faite dans le but d’éviter l’émigration de Québécois vers les États-Unis.
Vers 1869 le curé Théophile Provost, curé de St-Henri de Mascouche et le père Léandre Brassard curé de St-Paul veulent ouvrir la colonisation en empruntant la rivière Mantawa ou Matawin qui prend sa source au nord-est de Saint-Donat au lac du même nom et se jette dans le lac Taureau à Saint-Michel-des-Saints.).
En 1866 des crédits sont accordés pour la réalisation d’un chemin reliant Saint-Marguerite-du-Lac-Masson à la rivière Matawin. (Une partie deviendra la route 30 puis 329) et atteint la décharge du lac Archambault en 1869. C’est le chemin Provost. C’est par ce chemin que les premiers colons arrivent.
Il y eut un premier chemin qui partait de Ste Lucie jusqu’au chemin Wall. En 1872 un 2e chemin viendra rejoindre le chemin Provost, le chemin Coutu (deviendra la route 18 puis 125 il part son départ de Saint-Théodore-de-Chertsey.
En 1874 la paroisse est fondée par le curé Alexis-Henri Coutu.
En 1876 la première chapelle est construite.
LES AMÉRIDIENS
Avant que les colons arrivent à St-Donat, les amérindiens fréquentaient les lieux. C’était les ancêtres des Algonquins. C’était des nomades. Des Abénakis sont aussi venu pêcher et chasser.
Ouareau signifie d’où vient le vent (de loin). Pimbina vient de nipimina nom indien qui rappelle leur présence.
Des artéfacts ont été trouvés sur le bord du lac Archambault. Il s’agit d’une pointe de lance et d’une tête de hache.
LA VIE DES PREMIERS HABITANTS
Les colons arrivaient ici au milieu des bois. Ils devaient défricher, enlever les souches, labourer la terre, semer des légumes pour se nourrir, du foin pour les animaux, se construire une maison avec le bois qu’ils avaient coupé.
Ils vivaient beaucoup des ressources naturelles. La pêche (truite) la chasse (orignal, chevreuil) la trappe (castor, loutre).
Ils entaillaient aussi les érables (comme le faisait les amérindiens) pour faire du sirop d’érable, du sucre d’érable.
Des compagnies sont venues exploiter les forêts ce qui permettait aux habitants de travailler. Le bois coupé était acheminé aux moulins à scie soit avec des chevaux ou par l’eau (la drave).
LES PREMIÈRES FAMILLES
Joseph Charbonneau a été le premier colon à s’établir à St-Donat là où on retrouve le Motel Le Fleuron. Par la suite le Curé Coutu accompagné de ses frères sont venus s’installer. D’autres familles ont suivi et contribuées au développement de notre village. Les Morin, Yotte, Brault, Brisson, Ritchie, Lavoie, Brisson, Regimbald etc.
La treizième question, connaissez-vous le mont Peanut ?
Le mont Peanut nous est inconnu. Un élève a vu de l’information dans un livre et doit l’apporter à l’école.
La quatorzième question qui a coupé les arbres du sentier Nature-Études et quels animaux pouvons-nous y trouver.
Le sentier a été un projet de l’école Sacré Cœur vers 1990.
La Commission scolaire était propriétaire d’une partie du sentier et a acheté le reste du terrain d’Ovila Aubin pour rejoindre le chemin Pied de la Côte.
On peut y observer différents animaux tels que : écureuil, suisse, raton laveur, oiseaux, renard, à l’occasion chevreuil.
Note : Si vous avez des compléments d’information il nous fera plaisir d’en prendre connaissance. Vous pouvez nous contacter à l’adresse courriel suivante : sh@saint-donat.ca
Source : Commission de toponymie du Québec, Société Historique de Saint-Donat
Jean Jacques Théorêt, président, Société Historique de Saint-Donat