L’économie canadienne connaît un dur fléchissement au cours des années 1880, et plusieurs familles francophones quittent le pays pour aller travailler dans les << factories >> aux États. Le Québec se voit alors confronté à la pire décennie de ce long mouvement d’exode vers les États-Unis amorcé depuis le milieu du XIXe siècle. Et Saint-Donat n’y échappera pas. Faites le test dans vos familles et demandez à vos parents et grands-parents si, dans leur parenté <<éloignée >>, ils n’auraient pas souvenance d’oncles ou de tantes ayant vécu aux États-Unis. Chez nous, le curé Alexis-Henri Coutu fait toujours appel à L’Oeuvre de la Propagation de la Foi afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa communauté. Cette Oeuvre dispense de l’argent et des services aux communautés les plus démunies.
Même si, pour la petite colonie du lac Archambault, rien n’a encore changé pour eux, au printemps de 1882, une ordonnance de l’Évêque de Montréal sur les dîmes et l’entretien du curé parvient aux fidèles de Saint-Donat. Comme pour ajouter à leur fardeau, cette prescription mentionne qu’outre la dîme ordinaire, les paroissiens doivent payer au curé la dîme sur le foin, sur la graine de mil et aussi sur les patates. Dans son rapport annuel à Mgr Fabre, le curé Coutu rapporte pour l’année 1881 ce qui suit : la mission n’a pas encore d’école ; la chapelle au pont Coutu a 24 bancs pour lesquels on perçoit, en 1880, 69.45 dollars ; <
Les familles de Saint-Donat Retournons maintenant à nos familles du recensement de 1881. Élie Brault marié à Zoé Forest ; leurs enfants : Almanzar, Marie-Louise et Ernestine. Pierre Simard marié à Célina Sylvain, le 8 septembre 1873 à Saint Hippolyte ; leurs enfants : Pierre, Joseph et Maria. Joseph Larose marié à Marie (......) ; un enfant : Adéline. Jos Nadon marié à Mélina Lacasse, le 4 mars 1878 à Saint Hippolyte ; leurs enfants : Zoël, Matilde, Mélina, Adèle, François, Exéphire, Israël, Alphonse et Clotide. Théodore Nadon marié à (...)l leurs enfants : Délia, Jules et Mathias. Charles Nadon marié à Pauline Chartrand, le 2 octobre 1848 à Saint Jérôme ; leurs enfants : Laurent, Angèle, Adrien, Jules et Adeline.
Les familles Simard quelles soient de Saint-Donat, de Saint-Hippolyte, de Château Richer ou d’ailleurs au Canada, elles ont toutes pour ancêtres Noël Simard. Originaire de Puymoyen en Angoulême, ancienne province française de l’ouest de la France, il s’établit avec son père Pierre sur la côte de Beaupré vers 1658. Trois ans plus tard, il épouse une jolie jeune fille de son village du nom de Madeleine Racine. Le métier de Pierre Simard, le père, se pratique encore aujourd’hui à Saint_Donat par des Simard ; il était maçon.
Les familles Nadon Il a à peine 18 ans quand Pierre Nadon, engagé dans la marine française, débarque en Nouvelle-France en 1687. Il est natif de la province voisine de Noël Simard, celle de Saintonge. En 1710, il se fixe définitivement à Saint-François de- Sales, à L’Ile Jésus (Laval). L’année suivante, il se marie avec Catherine Labelle. Les années s’écoulent et sa descendance s’établit dans la région de Saint-Jérôme et dans les Laurentides, multipliant ainsi leur présence dans les nouvelles paroisses de colonisation.
Vous m’excuserez si seulement quelques familles font l’objet d’une attention particulière. Nécessitant de longues recherches, je ne peux évidemment toutes les connaître. Mais je compte sur vous pour me communiquer toute information sur votre famille (424-3720).
Mes remerciements à M. Hubert Nadon pour des informations sur les familles Nadon et M. Jean Rémy pour ces précisions sur les anciennes provinces françaises. Le mois prochain, il sera question de la première affaire judiciaire à Saint-Donat, et je poursuivrai sur les familles de 1881.
On a tous entendu un jour ou l’autre du naufrage du Titanic, mais une tragédie semblable s’est également produite au Québec. Il s’agit du paquebot Empress Of Ireland appartenant au Canadien Pacifique. Il s’agit d’un navire de 14,000 tonneaux mesurant 550 pieds de long. Il pouvait accueillir 1,850 passagers. Dans la nuit du 27 mai 1914, un charbonnier norvégien, le Storstad, navigant sur le fleuve Saint-Laurent, éventre L’Empress Of Ireland. Seulement 14 minutes s’écouleront pour que disparaisse dans les eaux du fleuve ce magnifique paquebot.
Sur les 1,477 passagers, 1,024 périront. Pour en savoir davantage sur cette catastrophe, lisez l’article de François Dornier, accompagné de photos, dans la revue d’histoire du Québec Cap-Aux-Diamants, été 1990, pp. 39-41.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Octobre 1990.