Cet article se veut avant tout une courte introduction à un personnage important qui a marqué l’histoire de la région Lanaudière, et particulièrement le territoire couvert par la MRC de Matawinie. Bien qu’ignoré par la majorité des gens, l’abbé Théophile- Stanislas Provost ((1835-1904) aura contribué de façon significative à faire connaître et apprécier ces grands espaces qui caractérisent si bien le nord de Lanaudière. Bref, au cours de prochains articles sur l’histoire de Saint-Donat et des environs, l’œuvre laissée par le curé T..S. Provost reviendra fréquemment dans la discussion.
On associe, et avec raison, les Pays-d’en-Haut au curé Labelle. Mais dans cette grande entreprise de colonisation qu’il mena de 1872-1891 [1], Saint-Donat faisait-elle partie de son grand projet ? La réponse est non. Alors que plusieurs mouvements de colonisation s’amorcent au Canada vers le milieu du 19e siècle, pour le nord de Montréal, Théophile Stanislas Provost devancera de dix ans le curé Labelle pour la colonisation des cantons du nord. De 1862-1871 [2] , il dirigera plusieurs explorations vers cette vallée formée par la rivière Matawin [3] et qu’il baptisera très tôt la Vallée de Mantawa.
Dès 1866, Saint-Donat est portée à l’agenda du curé Provost par le traçé d’un chemin qui reliera Sainte-Marguerite-du-lac-Masson au lac Archambault. Natif de Varennes, c’est au moment où il obtient la cure à Saint-Alphonse-de-Rodriguez (1860-1864), près de Rawdon, qu’il entreprend ses premières explorations. Il débutera en 1862, avec les frères Léandre et Moïse Brassard. Ensemble ils remonteront cette année-là la rivière L’Assomption jusqu’à sa source, emprunteront le lac Cyprès, la rivière Matawin et de là se dirigeront vers l’est pour atteindre le futur emplacement de Saint-Michel-des-Saints (de Mantawa). Ils auront pris soin, au cours de ce périple, de choisir le site de la future paroisse de Saint-Côme.
Mais la colonisation de la Vallée de Mantawa ne pouvait se réaliser sans que des chemins puissent unir les nouvelles paroisses en formation, et celles à venir, au sud de la région. Aussi, l’abbé T.-S. Provost se propose-t-il dès ses débuts de relier Sainte-Émilie-de-l’Énergie à Saint-Michel-des-Saints et du côté ouest, Sainte Marguerite-du-lac-Masson à Saint-Michel-des-Saints en passant par le lac Archambault et le lac Cyprès [4]. Malheureusement, ce dernier chemin, dont la construction avait été entreprise en 1866, comme nous l’avons vu, n’atteindra jamais Saint-Michel-des-Saints.