1914-1918, et après …
Un certain été, les jeunes de Youssouf, ont été voir le voisin, ils étaient fiers de leur père, qui avait tué une vache, tout un exploit, pour les jeunes Issa, car il fallait manger. Mais, l’utiliser au plus vite, pas de réfrigérateur, ni congélateur, ni de glace sur le lac, c’était impensable de conserver la viande. Dans ce temps-là, étaient-ils mieux ou pires que nous ? Des choses, oui, mais beaucoup d’autres situations, n’étaient pas de tout repos.
Mais, Delphis Charbonneau, son voisin, dès qu’il l’a su, s’est empressé de l’en dissuadé, car les vaches étaient, pour le lait, et, les bœufs, pour la reproduction. Beaucoup plus tard, Youssouf voit arriver les voisins, avec une grosse pièce de viande, il lui offre ce trésor, et l’invite à nourrir sa famille, de plus, il sait comment en trouver d’autres, et de lui en informer, dès qu’il n’aurait plus de provisions.
L’hiver est le meilleur temps, pour trouver du ravitaillement. Guerre pas guerre, il faut survivre. Équipement en main, ou sur le dos, ils vont plus loin, dans la forêt. Chasser, survivre, trouver, cela était tout, ce qu’ils avaient dans la tête. Ils devaient montrer à Youssouf, à chasser en hiver, vêtus de draps blancs, camouflage d’hiver, pour tromper le gibier, qui n’y verrait, que de la neige. L’été était difficile de garder la viande, mais l’hiver, s’y prêtait. Bien viser et ne pas manquer la cible, car il est question de survie pour deux familles, et pour ne pas attirer l’attention aux alentours, car la chasse, n’était jamais bien régentée et même, presqu’interdite.
Selon sa situation géographique, la maison de mon grand-père, était à un endroit stratégique, entre le village, le lac et la forêt. Durant cette guerre, ils ont connu, un gros ¨ Boom ¨, beaucoup de gens, y trouvait une recrudescence de l’économie. Mais, il fallait penser, prévoir et deviner, pour savoir l’avenir, combien de temps, vivront-ils cette misère ? Cette euphorie de recrudescence, n’a pas durée. Youssouf s’y attendait, et pour sûr, et si rapidement, le Québec a tombé, dans un désœuvrement économique total.
Les distractions n’étaient pas grandes, de l’autre côté du lac, mais il y avait < Le Vieux Charbonneau >, un compteur né, qui racontait des histoires, à faire peur debout, mais que les petits et les grands garçons, en redemandaient plus, ils voulaient en savoir, la suite. Donc, semaine près semaine, il y avait un rassemblement, autour de Jos Charbonneau. Le téléviseur, le cinéma, l’ordinateur ou la tablette, n’y étaient pas, mais que dire, d’un vrai compteur, tous étaient accrochés à ses lèvres, respectaient son temps de réflexion, cherchait-il de nouvelles choses à dire, ou laissait-il le temps à tous d’assimiler ? Rien de tel, qu’un silence, pour piquer la curiosité. C’est de l’art, de tenir son auditoire captif. Lui, l’avait, et il s’en servait, un don, pour certain, mais du plaisir garantie, pour d’autres.
Toutes les journées et soirées étaient comptées, elles s’écoulaient, au compte goutte. La guerre sévissait, grugeait le morale. Que d’incertitudes, il fallait survivre, et faire vivre sa famille, une très grosse responsabilité, à l’impossible, nul n’est tenu, mais encore … Mais il le fallait et grand-père livrait la marchandise, en travaillant : semer, construire, agrandir les bâtiments, chasser, pêcher, assister les animaux, pour leur procureur sur survie à tous. Beaucoup de personnes, plus âgées que moi, savent comment dur, était la vie dans c’est année de guerre.
- négociateurs
- Les quatre principaux négociateurs alliés du traité de paix, en 1918, posent
devant le château de Versailles :
David Lloyd George (Royaume-Uni), Vittorio Orlando (Italie),
Georges Clemenceau (France) et Thomas W. Wilson (Etats-Unis).
Les quatre principaux négociateurs alliés du traité de paix, en 1918, posent
devant le château de Versailles :
David Lloyd George (Royaume-Uni), Vittorio Orlando (Italie),
Georges Clemenceau (France) et Thomas W. Wilson (Etats-Unis).
Source : Solange Issa, née Issa, Journal Altitude 1350, mars 2016