Quatrième d’une série de cinq articles sur la petite histoire entourant la construction de nos bâtiments religieux.
Comme nous l’avons vu dans le dernier article, les années 1950 amènent un accroissement du tourisme à Saint-Donat, particulièrement autour des lacs Croche, Sylvère et Ouareau. Après plusieurs démarches, les vacanciers de ces lacs obtiennent de Mgr. Eugène Limoges, évêque de Mont-Laurier la création d’une nouvelle mission. Celle-ci sera située au Lac Croche et s’appellera mission Notre-Dame-de-la-Garde dont le nom évoque celui d’une église de Marseille érigée elle aussi près de l’eau. Nous sommes en 1957.(1)
Le 29 août de cette même année, Mgr. Limoges autorise l’élection des syndics qui seront chargés d’administrer les affaires de la mission et de contracter l’emprunt nécessaire à la construction de la chapelle. Le 1er septembre suivant seront élus messieurs Armand Provost, Franck Brisson et Gabriel Riopel. Le curé J.A. Sicotte de la paroisse de Saint-Donat agit comme administrateur principal et dirige les travaux de construction. Toutes les réunions se tiennent au presbytère de Saint-Donat .
Le 29 décembre 1958, un contrat est passé entre la mission Notre-Dame-de-la-Garde et le ministre des Terres et Forêts pour l’achat d’un terrain où sera érigée la chapelle. Il s’agit des lots 41 et 42 du Bloc E du cadastre officiel du canton Lussier. Dans ce contrat, il est clairement stipulé que cet octroi consenti par le ministre est pour fin d’érection d’une chapelle pour desservir les colonies de villégiature du lac Croche et Ouareau, et les morceaux de terre qui en font l’objet redeviendront la propriété de la Couronne s’ils cessent de servir comme susdit, et les dits
morceaux de terre ne pourront être vendus... sans le consentement du gouvernement.
Les coûts de la construction de la chapelle sont évalués à 10,000$. Les syndics font
l’emprunt de cette somme à la Fabrique de la paroisse de Saint-Donat. Les travaux sont confiés au contremaître Lionel Simard. Parmi ceux qui participent à la construction on retrouve Denis Simard (fils de Lionel et de Rose Houle), Lucien Simard (frère de Lionel), Edgard Godon, Bernard St-Amour et Claude Houle. La chapelle qui sera plus grande que l’église de la paroisse (démolie en 1962), fera 120 pieds de long sur 48 pieds de large. Elle est construite en blocs de ciment et recouverte de “stuco”. Les matériaux de construction proviennent de chez Lachapelle
Ltée au village et de chez Hermas Piotte au Lac Ouareau.
Le 3 novembre 1957 l’évêque-auxiliaire Mgr. André Ouellette procède à sa bénédiction. La messe est célébrée par le curé J.A. Sicotte devant 200 personnes. Lors de la première visite pastorale de Mgr. André Ouellette le 15 mai 1960, on apprend que le coût total de la chapelle s’est élevé à 20,215,17$.
La mission est d’abord ouverte durant la saison estivale et ce sont les prêtres de Saint-Donat, curé et vicaire qui la desservent le dimanche. Les premiers sont Bernard Cloutier (jusqu’en 1959), Claude Coderre (1959-1960) et Jean Levert (1960-1965). Jusqu’en 1963 la mission n’a pas de presbytère. Devant cette situation, les syndics décident de louer le camp d’été de Roméo Charbonneau de Saint-Donat pour qu’un prêtre puisse y séjourner les fins de semaine. À partir de 1965 la mission aura son curé résidant, c’est-à-dire qu’il sera présent toute l’année mais toujours les fins de semaine seulement. M. Armand Provost propose alors de vendre à la mission son chalet situé tout près de la chapelle, avec tout l’ameublement. L’offre est acceptée et l’abbé Levert vient s’y installer. (1) Coursol, Luc, Un diocèse dans les cantons du nord. Histoire du diocèse de Mont-Laurier, 1988, 482 pages
Auteur : claude lambert, anthropologue
Journal Altitude 1350, St-Donat