Pour les personnes qui sont nées comme moi, quelque part dans les années 1950, les " Connaissances usuelles " disent sûrement quelque chose. En effet, il s’agit de petits fascicules publiés sous la direction des Frères de l’instruction chrétienne et dont on se servait à l’école pour l’enseignement des sciences naturelles. Dernièrement, en fouillant dans mes " boîtes à souvenirs " j’ai trouvé quelques numéros traitant des sujets suivants : La laine, Le blé, Plantes alimentaires, le charbon, les plastiques, etc,. En feuilletant ces fascicules, des images de l’émission télévisée " Les cadets de la forêt " me revenaient à l’esprit. Si je vous raconte tout cela c’est que je faisais un rapprochement entre Saint-Donat, un village de montagnes, de lacs et de forêts et l’introduction des Cercles de jeunes naturalistes dans nos écoles.
Le début des C.J.N. C’est à l’initiative de la Société Canadienne d’Histoire Naturelle (S.C.H.N.), fondée en 1923 par le Frère Marie-Victorin, que démarre le mouvement des Cercles de jeunes naturalistes. Les premiers Cercles débutent en 1931. Ils seront sous la tutelle de la Société Canadienne d’Histoire Naturelle jusqu’en 1957, année où ils obtiennent leurs lettres patentes qui les constituent en compagnie sans but lucratif. Le but premier des Cercles est de stimuler chez les jeunes de 8 à 17 ans l’intérêt aux sciences naturelles par le biais d’activités telles des causeries et des sorties sur le terrain afin de constituer des herbiers et des collections entomologiques. En y repensant aujourd’hui on peut dire que les C.J.N. furent des précurseurs en matière de sensibilisation à l’environnement. Je me permets ici de signaler que la fondation du Camp Kalmia au lac Ouareau en 1954 par Raymond Goudreault (ALTITUDE 1350, SEPT. 1993) est également issue d’initiatives avancées à la Société Canadienne d’Histoire Naturelle. Aussi, retrouvera-t-on Raymond Goudreault comme directeur des relations extérieures des C.J.N. D’autre part, dès le début de ce mouvement (C.J.N.) le Frère Adrien Rivard c.s.c. de la S.C.H.N. se préoccupe d’améliorer l’enseignement des sciences naturelles en milieu scolaire. Par ses efforts il en fait la promotion auprès des écoles et les encourage à fonder des Cercles locaux. Le Cercle Donatien. Le 6 octobre 1931, Jeanne Robert, institutrice à l’école St-Arthur au lac Ouareau annonce dans une lettre au Frère Rivard la fondation d’un Cercle de jeunes naturalistes qui s’appellera le C.J.N. Donatien. ( Au fait, je me demande si ce ne serait pas la première fois qu’on utilise de façon formelle le gentillé Donatien pour les habitants de Saint-Donat ? ).
La formation de ce Cercle vient de l’intérêt porté par l’institutrice aux sciences naturelles lorsqu’elle fit ses études à l’école normale de Saint-Jérôme. Ses cours en botanique lui donnèrent plus tard le goût de partager avec ses élèves le plaisir de découvrir et de respecter la nature. En 1932 la directrice du Cercle Donatien est Jeannette Ritchie, institutrice, la présidente Juliette Nadon, la vice-présidente Diane Simard et le secrétaire William St-Amour. Quant aux officiers, ce sont Hubert Nadon, Laurette Riopel, Madeleine Riopel et Léo Morin.
Les Cercles Alouette et Archambault. Ces deux Cercles sont fondés en 1948 à l’école Notre-Dame-de-Lourdes sous la direction des Soeurs Sainte-Croix. Malheureusement dès 1949 le Cercle Archambault doit cesser ses activités à cause du manque d’élèves. Pour celui des Alouette, qui compte 15 membres en 1949, on retrouve à la direction Soeur Marie de Sainte-Thérèse de la Passion c.s.c., à la présidence Louise Auger à la vice-présidence Madeleine St-Amour et au secrétariat Anny Charette. Voici à quoi se résument les activités du Cercle en 1952, d’après un rapport de la secrétaire de l’époque Mireille Issa. Pour la théorie, on fait la description de végétaux, pour la pratique, on réalise des dessins se rapportant aux sciences naturelles, on monte une collection de plantes, de rameaux portant des bourgeons d’hiver, sur le terrain on fait l’étude de 12 arbres, on fait également des observations géographiques et des observations astronomiques. À tout cela s’ajoute une visite à un musée de sciences naturelles, des participations à des concours, à une exposition publique au Mont Saint-Louis.
En 1967, le Cercle Alouette est dirigé par Soeur Thérèse Lafond c.s.c., et on retrouve à la présidence Sylviane St-Amour, à la vice-présidence Madeleine Saint-Georges et au secrétariat, Irène Riopel. Les officières sont Viviane Lachapelle, Lise Lafond, Christiane Villeneuve, Francine Lavoie, Johanne Roy et France Regimbald. On compte pour membres 231 élèves du primaire et du secondaire. Si je prends plaisir à mentionner ces derniers noms, c’est que ces personnes pourtant encore toutes jeunes commencent déjà à faire parti de l’histoire, tout comme moi !
Photo-vignette : Vous souvenez-vous des 3 classes d’êtres ?
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Mai 1994