Ceci est le premier de deux articles portant sur la richesse culturelle de chez nous, que l’on tarde vraiment à développer.
Les aînés me racontent, le monde ordinaire de Saint-Donat me le dit, mes lecteurs m’écrivent, me téléphonent, tous me soulignent le grand intérêt qu’ils portent à notre histoire, et tous désirent en connaître davantage sur nos racines. Et pourtant, rien de concret n’a été fait jusqu’à maintenant à Saint-Donat pour que l’on se souvienne.
Saviez-vous que Saint-Donat est l’un des rares villages, touristiques par surcroît, à n’avoir aucune plaque commémorative se rapportant à son histoire ? Combien de fois des visiteurs viennent frapper à la porte de la Chambre de commerce de Saint-Donat et à la bibliothèque municipale, quand ce n’est pas chez moi, pour demander de l’information pertinente sur l’accident d’avion survenu sur la montagne Noire, et combien repartent sans rien à se mettre sous les yeux ? Quand déciderons-nous de réaliser un dépliant touristique sur cet événement majeur qui suscite tant d’intérêt de la part des villégiateurs ? Cela ferait la joie des randonneurs à pied, en ski de fond, ainsi qu’uax motoneigistes entre autres. Aujourd’hui, qu’es-ce qu’on ne fait pas pour illustrer les réalisations de Saint-Donat, tant chez nous qu’outre frontière.
Voeux de 1992. Plusieurs projets sur notre histoire me tiennent à coeur et pour le début de la nouvelle année, mes voeux se traduiront, si vous me le permettez, par des suggestions et des propositions claires ayant trait aux moyens et avenues à prendre pour que Saint-Donat se souvienne. Une partie de ces propositions sont extraites d’une étude que j’ai réalisée en 1989 pour la municipalité de Saint-Donat, portant sur les sites d’intérêts historiques de Saint-Donat. Pour ceux qui veulent prendre lecture de ce document, vous pouvez le consulter à l’Hôtel de Ville de Saint-Donat.
Ce rapport porte sur l’élaboration d’un Circuit patrimonial qui divise en secteurs d’intérêts historiques notre village. Pour chaque secteur (ex. Le rang double), des présentoirs historiques localisés à des endroits précis relateraient la petite histoire de ce coin. Pour chaque secteur d’intérêt (le Pimbina, la Corniche, Parc des Pionniers, le lac Croche, etc.), un dépliant touristique expliquerait les événements se rapportant à ce lieu. Une carte routière détaillée avec services, hébergement, etc., accompagnerait ce guide. Une fois ce Circuit Patrimonial réalisé, non seulement la municipalité de Saint-Donat pourrait-elle s’en enorgueillir, mais la Chambre de commerce y trouverait un excellent véhicule promotionnel. Ces dépliants se retrouveraient dans les hôtels, les auberges, mais aussi dans les écoles de Saint Donat, qui y trouveraient leur compte.
Si l’on pense au cours de science humaine qu’on dispense au primaire, il deviendrait plus intéressant et gratifiant pour nos enfants qu’ils aient des exemples de chez eux que de Saint-Cli-Clin. Cela pourrait prendre également la forme d’une visite guidée annuelle ayant pour thème : Initiation à notre histoire locale.
Les camps de vacances pourraient y trouver une formule d’atelier qui initierait les jeunes à notre histoire, notre géographie, notre faune, notre flore, leur faisant connaître par le fait même les gens qui habitent ce merveilleux endroit qu’est Saint-Donat. Une foule d’autres applications se dégageraient d’un tel Circuit Patrimonial, comme un diaporama ou un vidéo que plusieurs organismes pourraient se prévaloir pour leur clintèle respective. L’avantage d’avoir diviser le village en secteurs d’intérêts historiques, c’est qu’il permet de réaliser ce circuit par étape.
Dans la prochaine édition, je vous entretiendrai sur des projets précis à court terme que des organismes communautaires peuvent parrainer, comme le Club Optimiste, les Chevaliers de Colomb, le Club de Motoneige, les Filles d’Isabelle, et autres.
L’homme à la pipe. Pour avoir eu plus d’une fois de belles entrevues avec lui, de lui avoir apporté à l’occasion du bon tabac canadien de Saint-Roch-de-L’Achigan qu’il prenait plaisir à bourrer dans sa pipe, c’est avec regret aujourd’hui que je dis au revoir à mon ami, M. Frank Ritchie. C’est une autre époque qui part avec lui.
Photo-vignette : Cette photo rappelle, sans certitude, le tout premier carnaval à Saint Donat en 1948. Il faut que je vous dise que je n’étais pas encore dans l’idée de mon père et de ma mère. Regardez ces costumes, ces duchesses avec tout leur apparat et leur magnifique sourire. Que de souvenirs n’est-ce pas ? Je suis certain que plusieurs d’entre vous reconnaissent ces joyeux lurons. Cette année-là, Mlle Lawrence Lavoie était élue Reine de Saint-Donat.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Janvier 1992