Saint-Donat au 18e siècle !

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Avant que le curé T.-S. Provost n’ouvre la région Lanaudière à Saint-Donat en 1866 [1] et que les Coutu ne marchent vers les lacs Archambault et Ouareau au début des années 1870 pour y fonder le premier village, que savions-nous au juste du territoire que nous habitons ? Pour l’instant, je remets à plus tard la question de l’occupation indienne de la région.

Il faudra attendre l’Acte Constitutionnel de 1791 pour que se manifestent vraiment les premières informations sur les cantons situés sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. On se souviendra que le régime seigneurial dû céder sa place progressivement à un nouveau mode de concession des terres, le système cantonal, avec la Conquête en 1760 par les Anglais.

Dans les faits, les cantons CARRICK, aujourd’hui le canton Archambault qui, avec le canton Lussier forme la municipalité de Saint-Donat et Chilton, Notre-Dame-de-la-Merci. Ces deux cantons seront concédés par Sir Lieut. Alured Clarke, le premier à Abraham Hyatt et à “Benny à Stiler”, le second au Lieut. Henry Holland [2]. Pourtant, aucun d’entre eux n’occupera ces cantons ni même les auront-ils visités.

Bien avant qu’il ne soit élu premier maire de Saint-Jérôme, Godfroy Laviolette, arpenteur provincial, dressera pour l’Hon. Augustin-Norbert Morin (fondateur de Sainte-Adèle) un plan sur lequel on retrouvera les cantons situés au nord de Laval. Bien plus, il dessinera les lacs Ouareau, Archambault et la “Montagne Noire”. Nous sommes en 1849. Un détail fort apprécié : seul le lac Archambault porte un nom, celui de “Waro / a / mon”. Un rapprochement évident avec le toponyme indien actuel du lac Ouareau [3].

Montagne noire
Montagne noire

Un dernier témoignage, plus précis celui-là, nous est fourni par Magloire Granger :
« Le 13 décembre 1852, je partis du 6e rang du township de Chertsey (...). J’allai jusqu’à la source de la rivière Lac Ouareau. De là, entre un grand lac du même nom et la dite rivière, se trouve un terrain de la meilleure qualité, d’environ 8 milles en superficie, couvert du plus beau bois franc que l’on puisse voir, très propre à faire un riche établissement (avec de plus les bords du grand Lac Ouareau également convenables pour former un autre établissement) » [4].

Notes

[1Altitude 1350 Claude Lambert. “Les Pays-d’en-Haut ou la Mantawa ? août, 1989, p. 7

[2Lambert Claude Étude de potentiel des archives de l’arpentage primitif... 1989, Société Historique de Saint-Donat, 231 pages.

[3Le mois prochain, l’article portera sur le toponyme Ouareau.

[4Journal de l’Assemblée Législative de la Prov. du Canada, vol. 13 no. 10, app. MM, 1854-55.


Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Septembre 1989.