Il faut remonter au tout début des années 1900 pour que se manifestent les premiers signes évidents de ce que deviendra Saint-Donat quatre-vingt-quatre ans plus tard, soit la station touristique la plus fréquentée de la région Lanaudière.
Citons à preuve, le rapport qu’adresse l’ingénieur forestier GC. Piché au ministre des terres et forêts en 1908 :
« ...la région de St-Donat jouit d’un site incomparable comme “summer resort”. Son altitude à plus de 1,400 pieds, lui permet de disputer à Sainte-Agathe les chances de guérir les poumons faibles. Les beaux lacs poissonneux et ses grands bois presque vierges offrent des territoires assez bons aux sportmens (sic). Il semble que l’on pourrait faire de cet endroit une place d’été qui pourrait se comparer avec avantage même à Saranac »
L’ingénieur Piché avait vu juste sur le potentiel récréotouristique de Saint-Donat. Quant au curé Donat Guay , neuvième curé de Saint-Donat , il exprime également son avis sur la vocation que devrait prendre sa paroisse. Pour lui, l’établissement de colonies de vacances pour les jeunes gens de Montréal à Saint-Donat s’avérerait un choix rentable pour la communauté. Dans une lettre qu’il adresse à Mgr. Brunet, évêque de Mont-Laurier en 1916, il affirme “ qu’il n’y a qu’une manière à faire progresser Saint-Donat en (sic) travaillant à en faire une place de villégiature et la colonie de vacances (sic) en serait le commencement “. Il en a déjà un bel exemple sous les yeux avec le Powter’s Camp établi depuis 1906 sur les rives du lac Archambault. Directeur d’éducation physique au Protestant school’s of Montreal, C.B. Powter envisageait depuis deux ans de déménager de Saint-Adolphe-d’Howard pour fuir l’augmentation sans cesse croissante des touristes autour du splendide lac Saint-Joseph où il avait fixé son camp. C’est alors qu’il choisit le lac Archambault pour établir le Camp Agaming qui prendra plus tard le nom de son propriétaire. Avec le temps, d’autres colonies de vacances viendront s’ouvrir en bordure des cours d’eau à Saint-Donat.
Si la saison estivale a été la première porte d’entrée pour le tourisme, la saison hivernale saura se tailler une place dès la fin des années 1930 avec le ski. Deux centres de ski ouvriront leurs pentes à cette nouvelle clientèle de ce sport. D’abord avec la construction de Jasper in Quebec au début des années 1940 avec Georges A. Fusey et celui d’Hector Bilodeau à l’Hôtel Château du Lac.
Au début des années 1960, la popularité du ski alpin fera ouvrir successivement les centres Mont La Réserve et Mont-Garceau, tous deux encore en opération aujourd’hui. Plus tard seront aménagés des pistes de ski de fond et plusieurs sentiers de motoneige.
Au début des années 1960, après la fermeture progressive des moulins à scie locaux, l’industrie touristique croît substantiellement pour prendre une place prépondérante dans l’économie locale. Outre les touristes qui séjournent dans les établissements hôteliers, les villégiateurs se font de plus en plus nombreux. Depuis le début des années 1950, ils ont commencé à s’établir autour de plusieurs lacs, comme le lac Croche, situé à14 kilomètres du village.Le petit hameau du lac Croche devient en 1957 la mission Notre-Dame-de-la-Garde qui sera érigée en paroisse en 1970.
C’est en 1961 que commencent les préparatifs en vue de faire de Saint-Donat une porte d’accès au Parc provincial du Mont-Tremblant. Jusqu’en 1971 des investissements majeurs sont effectués pour l’aménagement de ce nouveau secteur que l’on appelle La Pembina. La même année, on y construit un centre d’accueil afin de mieux informer et diriger les visiteurs. Ainsi, les amants de la nature pourront profiter des belles plages des lacs Provost, Lajoie, des Sables et Cyprès et visiter notamment la Chute-aux-Rats. De nombreuses activités de plein air seront également offertes, été comme hiver.