Lorsque les premiers colons français débarquent en Nouvelle France, qu’elle ne fut par leur étonnement de constater que les Amérindiens pratiquaient la chasse en toute liberté sans distinction d’âge, de classe ou de territoire. En Europe, la chasse était avant tout un plaisir et un privilège réservé au roi et à la noblesse.
Formation des clubs privés de chasse et de pêche. Divers signes avant-coureurs annonçaient pour bientôt la fin de la libre pratique de la chasse. Il faut se rappeler que, jusqu’au début du Xxe siècle, la chasse au gros gibier était permise durant l’hiver.
De plus l’invention de la carabine à répétition, comme la redoutable Winchester qui connaît un grand essor entre 1875 et 1900, le marché hautement profitable de la venaison, l’absence de réglementation adéquate, le recul des frontières naturelles avec la progression du chemin de fer vers le nord, et la poussée croissante des compagnies forestières vers de nouvelles zones d’exploitation faisaient craindre une diminution du cheptel sauvage. C’est pour réagir d’abord à cette menace bien réelle de surexploitation, voire même d’extinction des ressources fauniques, le gouvernement met en place, au début des années 1880, le régime des clubs privés de chasse et de pêche. Mais n’allez pas croire que cela faisait l’affaire de tous. Et voilà, la chasse-loisir réglementé débutait.
Que chassait-on à Saint-Donat ? À l’arrivée des premières familles, vers 1869, on chassait l’orignal, le chevreuil et le caribou des bois. À cette époque, les armes utilisées étaient le fusil <<à cap>>, que l’on chargeait par le canon en y faisant alterner la poudre, la bourre et le plomb puis les carabines Snyder et les fameuses Winchester de calibre 40-44 et 32 feront leur apparition. Le caribou. Disparu aujourd’hui de nos montagnes, le caribou des bois (pour le distinguer de celui de la toundra) nous était encore signalé entre 1883 et 1887 dans les forêts au nord de Saint-Côme où de belles chasses avaient encore lieu.
Photo-vignette : Pouvez-vous identifier cette photo ? Endimanchés, quelques-uns empoignent une Winchester. Sous le régime français, le cerf de Virginie était presque absent de la vallée du St-Laurent. La chasse au chevreuil ne deviendra populaire dans les Hautes-Laurentides qu’au début des années 1940. On connaîtra alors les beaux dimanches de la chasse au chevreuil.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Octobre 1991