Une grande famille : les Brault (2)
À son arrivée au lac Ouareau entre 1872 et 1875, la famille de Élie Brault choisit les lots nos. 6 et 7 du 2e rang du canton Lussier, que représentent à peu près les terrains de M. Yvon Foucher et M. André Lord sur la route 125 Sud.
Le fils d’Élie, Almanzar, est le premier colon de la paroisse de Saint-Donat à patenter son lot, le no 7 du même rang le 20 juin 1888. Il paie 47 piastres et 45 centins pour 111 acres de terre. Almanzar prend pour épouse, le 16 avril 1883 à Saint-Donat, Marie-Basilisse Sylvain, fille de Joseph et de Basilisse Filion, de Saint-Donat. Malheureusement, Marie-Basilisse décède quatre ans plus tard à l’âge de 22 ans, laissant trois enfants : Rose-Delima qui devient Soeur de Sainte-Anne, Élie qui épouse Délia Vaudry à Pembroke, et Georgiline qui se marie à Marcel Forget à Ville-Marie au Témiscamingue.
Almanzar se marie en seconde noce avec Herméline Gaudet, fille de Séraphin et de Adélaide Thibodeau le 15 septembre 1891, à Saint-Côme. De ce mariage naissaient cinq enfants. Un mois après qu’Almanzar eût patenté son lot, Élie patente les lots voisins, soit les nos 6 et 8, totalisant 223 acres au prix de 90 piastres et 29 centins. Comme il l’a fait à Saint-Liguori et à Saint-Théodore-de-Chertsey, Élie prend part activement aux affaires publiques de Saint-Donat. Signalons qu’il est nommé énumérateur pour les recensements de 1881 à 1891 pour le canton Lussier. Par ailleurs, à une assemblée tenue au presbytère du pont Coutu le 3 juillet 1883, il sera élu secrétaire-trésorier de la Municipalité scolaire de Saint-Donat qu’on vient tout juste de fonder, un an après l’ouverture de la première école (1).
C’est ici que commencent les premières levées de taxes pour les contribuables. Élie demeure à son poste jusqu’en 1894, y revient en 1900 et partage alors ses tâches avec Almanzar. Enfin, il démissionnera le 3 juin 1905.
Élie est également maître chantre à la chapelle du pont Coutu, et plus tard à la nouvelle église sur le site d’aujourd’hui durant plus d’une quinzaine d’années. Une tâche prestigieuse en ce temps-là qui lui mérite la gratuité de son banc à l’église. Dans les meilleures places comme la grande allée, on paie jusqu’à 5.25$ pour l’année.
Solide de ses expériences passées, il ne manque pas sa chance de s’impliquer dans la Municipalité du canton Lussier nouvellement formée en 1904. Dès l’ouverture de l’Assemblée des électeurs du canton Lussier en avril de la même année, on le nomme président d’élection puis secrétaire-trésorier. Le 3 juin 1905, il donne sa démission et est remplacé par Ernest Guimond. Le secrétaire touche alors 25 cents par assemblée.
Durant son bref mandat de secrétaire, Élie installe son bureau chez Omer Lavoie, son gendre. Quant à Ernest Guimond, il installera le sien chez Wilfrid Aubin, au village. La famille d’Élie quittera le village en 1905 pour le Témiscamingue comme d’autres familles en quête d’un meilleur avenir. C’est là que nous les suivrons dans la prochaine édition. On peut dire en terminant qu’Élie Brault aura contribué de façon significative au développement de la vie scolaire et municipale du nord du comté de Montcalm.
Référence : (1) Alexis de Barbezieux, Rév. O. Histoire de la province ecclésiastique d’Ottawa. Ottawa, vol. 2, pp. 339. 1887.
Photo-vignette : Marie-Basilisse Sylvain, épouse de Almanzar Brault, décédée le 18 décembre à l’âge de 22 ans (soeur de Célina Sylvain, mon arrière-arrière-grand-père maternel mariée à Pierre dit Petrus Simard).
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Juillet 1992